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EN PAYS ENNEMI

 

EN PAYS ENNEMI

Vo. In enemy country

 

Année : 1968
Pays : Etats-Unis
Genre : espionnage
Durée : 1 h 47 min.
Couleur

Réalisateur : Harry KELLER
Scénario : Edward ANHALT, Sy BARTLETT

Acteurs principaux :
Anthony FRANCIOSA (Charles), Anjanette COMER (Denise), Guy STOCKWELL (Braden), Paul HUBSCHMID (Frederich), Tom BELL (Ian), Michael CONSTANTINE (Ladislov), Harry TOWNES (Général Marchois).


Musique : William LAVA
Photographie : Loyal GRIGGS
Producteur : Harry KELLER
Compagnie productrice : Universal Pictures

 Avions :

  • North American TB-25N  Mitchell, N9456Z

 

Notre avis :

Ce film d'espionnage de série B, à petit budget, est une autre version de la guerre de 1939-1945, sur le front européen, revue et corrigée par Hollywood. En fait, ce film ressemble fort au film anglais, "La bataille des V-1", sorti en 1958. Les scenarios de ces deux films sont presque identiques, et ont le même thème, l'espionnage de l'industrie de guerre nazie lors du second conflit mondial.

A Paris, en août 1939, le colonel Charles Waslow-Carton persuade Denise Marchois, un membre du 2ème Bureau français, d'épouser le baron Frederich von Wittenberg, un diplomate allemand, et d'aller vivre avec lui en Allemagne... Quatre ans plus tard, alors que les Allemands ont développé un nouveau type de torpille acoustique qui fait des ravages dans les convois alliés, Charles et deux spécialistes sont parachutés en Allemagne. Ils se font internés, comme prisonniers de guerre, dans un camp de travail, situé à Kiel, à proximité de l'usine fabricant la torpille. Aidé par Ladislov, un agent secret polonais qui est gardien à l'usine, ils peuvent localiser l'atelier où la torpille est produite. Puis Charles va chez les Wittenberg, déguisé en électricien, pour contacter Denise, afin qu'elle transmette l'information à Londres. L'usine est bombardée, mais un des membres du commando est tué. Charles et son compagnon se refugient dans la maison des Wittenberg. Là, Denise leur apprend que les membres de la résistance polonaise se tiennent prêts à les aider pour expédier en France, une torpille qu'ils ont réussi à récupérer, afin de pouvoir l'étudier. Mais le sous-marin qui devait la transporter a eu un problème. Charles et les Polonais doivent donc amener la torpille sur un petit terrain d'aviation, où un avion viendra la chercher. Au moment de décoller, Charles demande à Denise de venir avec lui, mais elle refuse, préférant rester avec son mari, qu'elle aime, malgré un avenir très incertain... L'avion s'envole juste au moment où une patrouille allemande survient, mais elle est anéantie par les partisans.

Ce film est plein d'invraisemblances. Il donne parfois l'impression, qu'en 1943, la France combattait encore l'Allemagne (seuls les Français Libres le faisaient, mais à l'étranger). Les services secrets français ayant des agents à Kiel, en 1943, est une invention purement hollywoodienne, comme la résistance allemande contre le régime nazi, souvent évoquée dans les films américains, tournés pendant et après la guerre. Ici, la résistance intérieure est représentée par des Polonais qui interviennent, à Kiel, près du Danemark, et à plus de 700 km de leur pays ! Dans le film anglais "La bataille des V-1", la résistance polonaise (à Peenemünde, à proximité de la Poméranie, peuplée en partie de Polonais) fait parvenir, en 1944, des pièces de fusées, en Angleterre. On y retrouve le camp de travailleurs, où des agents se sont infiltrés, l'avion (un C-47) qui vient chercher des morceaux de fusée, etc…Mais le film anglais collait mieux à la réalité, alors que là, on est en pleine fantaisie.

"En pays ennemi" fait partie de la filmographie de Tallmantz Aviation, qui fournit l'avion du film, celui-ci n'étant pas, toutefois, piloté par Frank Tallman. Le tournage de la scène aérienne eut lieu en mars 1967, sur le petit terrain de Georgetown, dans l'El Dorado County (CA), au NE de Sacramento (on reconnait la mare, située juste à côté de l'unique piste 16/34, en dur).

 

Les avions du film :

A la fin du film, apparait un North American B-25 Mitchell, vert olive foncé, sans aucune marque, à part des étoiles américaines sous-dimensionnées (et du modèle d'après septembre 1944 !), qui vient embarquer la torpille. Sa photo à l'époque du tournage, est sur le site consacré à Paul Mantz et Frank Tallman (www.aerovintage.com/429939pix.htm).

Il faut d'abord préciser que le B-25 n'est pas exactement approprié pour charger une torpille acoustique, qui faisait plus de 7 mètres de long, alors que la soute à bombes du B-25 ne mesure que trois mètres... Le B-25 pouvait, certes, emporter une torpille (une option rarement employée) pour des missions anti-navire, mais c'était une Mark 13 de 4 mètres de long et plus légère de 500 kg, fixée sous le fuselage. En outre, le pilote laisse entendre qu'il est bourré de carburant, avec peut être des réservoirs supplémentaires occupant la soute à bombes... Bref, un C-47 aurait mieux fait l'affaire. Mais pour Hollywood, ce ne sont là que pinaillages et Tallmantz n'avait pas de C-47, en 1967,

L'avion du film est le TB-25N (N9456Z, c/n 108-33214, s/n 44-29939). Ce B-25J fut livré à l'USAAF en 1945. Il fut modifié en TB-25N (configuré en avion d'entraînement à la navigation) en janvier 1954. Réformé en 1958, il sera vendu en 1959 (N9456Z) à une entreprise de ferraillage, National Metals de Phoenix (AZ). Paul Mantz l'acquit en mai 1960 pour le transformer en bombardier à eau, mais il fut finalement enregistré au nom de Tallmantz Aviation en 1961. Il participa en 1968-1969, au tournage de "Catch 22". En mars 1971, il fut vendu à Donald Buchele de Columbia Station (OH) qui entreprit sa restauration, avec le nom de "Briefing time", en le remettant aux standards du B-25J (avec une tourelle supérieure Bendix, plus conforme que la tourelle Martin, vissée sur le dos du fuselage pour le tournage de "Catch 22"). Il connut encore un autre propriétaire en août 1978, qui le revendit en décembre 1981, au Mid Atlantic Air Museum, de Middletown (PA). Restauré avec une grande authenticité, le musée le maintint en état de vol sous le même nom, avec le code "9D". En 1987, il fit une apparition dans la série télé "War and remembrance". Accidenté à l'atterrissage en mai 1997, il fut réparé et revola en 1999. Il participe depuis à divers meetings aériens, à travers les USA.

 

Christian Santoir

* Film disponible sur amazon.fr

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