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AIGLE DE FER

 

AIGLE DE FER

Vo. Iron eagle

 

Année : 1986
Pays : USA-Canada
Durée : 1 h 57 min.
Genre : Action
Couleur

Réalisateur : Sidney J. Furie
Scénario : Kevin Elders , Sidney J. Furie

Acteurs principaux :
Louis Gossett Jr. (Charles 'Chappy' Sinclair), Jason Gedrick (Doug Masters), Tim Thomerson (Colonel Ted Masters), Larry B. Scott (Reggie), Caroline Lagerfelt (Elizabeth Masters), Jerry Levine (Tony), Robbie Rist (Milo), Michael Bowen (Knotcher)

Musique : Basil Poledouris
Photographie : Adam Greenberg
Producteurs : Ron Samuels, Joe Wizan
Compagnie productrice : TriStar Pictures

Aéronefs :

  • Bell AH-1F Cobra
  • Boeing 707
  • Cessna 150M Aerobat, N9828J
  • General Dynamics F-16A/B, "Netz"
  • IAI F-21/C-2 Kfir
  • Lockheed Hercules C-130H, en arrière-plan

 

Notre avis :

"Iron eagle" sortit quatre mois avant le film culte "Top gun", sa première ayant été avancée de plusieurs mois, pour éviter d'être concurrencé par ce dernier film. Les deux films pourtant ne se ressemblent guère. Le premier met en scène un pilote réserviste de l'USAF, et son jeune ami, lui même fils de pilote, le second des pilotes de la Navy. Le premier parle d'une mission de secours totalement folle pour récupérer un pilote prisonnier en Libye, le second de la concurrence que se livrent des pilotes de chasse, au sein de la Navy Fighter Weapons School, surnommée "Top Gun". L'un est un simple "comics" (BD) filmé, pour adolescents, l'autre, est un film qui se situe dans la tradition des films d'avant guerre, ayant pour thème l'aviation de l'US Navy.

Doug est le fils du colonel Ted Masters, de l'USAF, en poste à la base de Beecher. Il pilote avec brio le Cessna familial et se défend pas mal au manche d'un F-16, son père l'emmenant parfois en double commande (!)…Un jour, son père est abattu au dessus d'un territoire arabe, jugé lors d'un procès bidon, et condamné à mort. Doug décide alors d'agir vu la lenteur de réaction des autorités. Il trouve de l'aide auprès d'un colonel de réserve, "Chappy" Sinclair. Après avoir réuni une masse d'informations (positions des batteries de missiles, plans des bases de l'ennemi, etc..) en piratant les ordinateurs de l'Air Force, ils mettent sur pied un plan d'intervention pour libérer Ted, car le temps presse. Il leur reste à trouver deux F-16, les acheminer en Méditerranée en organisant le ravitaillement en plein vol, sans éveiller le moindre soupçon... Doug parvient à remplir cette tâche en faisant émettre de faux ordres de mission aux ordinateurs de la base. Arrivés près du pays arabe, ils volent à basse altitude sous la couverture radar, ce qui n'empêche pas la chasse adverse de les retrouver. Ils abattent les avions ennemis et sèment le désordre sur les bases rencontrées. Mais Chappy est abattu par la DCA. Après un moment de flottement, Doug se reprend et décide de continuer. Il se fait passer, à la radio, pour le chef d'une escadrille de bombardiers américains, et menace de s'en prendre aux raffineries du pays si on n'amène pas son père sur une base déterminée, près de la piste d'envol. Le président du pays accepte, tout en faisant préparer des missiles anti-aériens. Quand Doug va se poser pour récupérer son père, les soldats tirent sur eux. Il remet les gaz et revient détruire la base. Ayant constaté que Ted n'est que blessé, il se pose de nouveau pour le récupérer. Poursuivi par les chasseurs ennemis, Doug se défend vaillamment en accumulant d'autres victoires. Au-dessus de la mer, il rencontre une formation américaine qui les protégent. Ils sont sauvés ! Arrivés en Allemagne, Doug a la surprise de retrouver Chappy vivant, mais ils doivent tous les deux affronter un tribunal militaire. Chappy est pardonné vu la réussite de la mission, et Doug sera intégré dans une école de l'USAF pour devenir pilote de chasse. Tout est bien qui finit bien.

Le pays arabe au bord de la Méditerranée, gouverné par un colonel, disposant de ressources pétrolières, ressemble fort à la Libye. On voit d'ailleurs sur une carte du centre opérationnel de Beecher AFB, que le combat pendant lequel le père de Doug a été abattu, s'est déroulé dans la région de Tripoli, pour se poursuivre bien à l'intérieur des terres ! Le film s'inspire de l'"incident" du golfe de Syrte, survenu cinq ans auparavant, et lors duquel des avions de la Navy avaient descendu deux Sukhoi Su.22 libyens. Le même événement se répétera en 1989, avec la perte de deux Mig-23, cette fois-ci. Ce film a des accents patriotiques évidents. Le président (républicain) Ronald Reagan est comparé à un sheriff (rôle qu'il tint à l'écran dans sa jeunesse). Doug ne comprend pas que les Marines ne débarquent pas en Libye pour sauver son père, abattu lors d'une mission de provocation. On apprend que Chappy a été repêché par un chalutier égyptien, ce qui place l'Egypte parmi les "bons". Le film fait rapidement allusion à la France en parlant des radars vendus aux Libyens, et qui peuvent être brouillés avec du papier à chocolat ! Autrement dit, la technologie française en la matière n'aurait pas fait de progrès depuis la dernière guerre mondiale… Il est vrai que le Yankee moyen prend la France pour un pays sous-développé, où règne la corruption, le népotisme, et qui aime, en plus, fricoter avec les pays mis au ban des nations…

Dans un tel film, les invraisemblances sont légions, à commencer par Doug, emmené incognito par son père, dans son F-16. Ces ballades lors desquels, son père lui passe le manche, permettent au jeune Doug de passer directement du Cessna 150 au F-16 ! Sur la base, les enfants des officiers se promènent dans les bureaux comme dans un supérette, certains militaires de service allant jusqu'à leur confier leurs ordinateurs ! On est là, bien sûr, en plein délire. Ce film plut, néanmoins, beaucoup aux militaires américains, surtout à cause de ses scènes de combat aérien, de bombardement, avec plein d'explosions et de boules de feu ! Mais il plut aussi aux adolescents, avec ses premières scènes, où on assiste à une course entre une moto et un avion, où des gamins pilotent des avions, comme d'autres leurs "meules", le tout sur fond de musique rock. Il plût enfin, aux ligues antiracistes, avec un colonel noir remplaçant le père de Doug momentanément absent. La critique salua la réalisation de Sidney Furie et le jeu de Louis Gossett, mais apprécia moins son rôle de fier à bras.

 

Les avions du film :

Le film fut tourné en partie sur l'aéroport de Camarillo (CA), sur la base de Van Nuys, et en Israël (les F-16 survolent un moment, la vieille ville et le port d'Acre).

L'USAF a pour principe établi de longue date, de ne pas coopérer à un film basé sur le vol d'un avion militaire, par conséquent, la production dut se tourner vers l'armée de l'air israélienne pour les scènes aériennes. On remarquera néanmoins, que la scène finale du film se déroule sur la base de la Garde Nationale de Van Nuys, le colonel Sinclair étant un réserviste.

Dans la première partie du film, Doug pilote avec brio un Cessna 150M Aerobat (N9828J). On ne comprend pas pourquoi il vole avec les volets sortis à fond (40°), et à faible vitesse (soit autour de 91 km/h dans cette configuration, alors que sa vitesse maxi atteint 200 km/h) pour essayer de dépasser une moto trial... Le pilote du Cessna n'était autre que le pilote de voltige Art Scholl, qui se tuera peu de temps après, en septembre 1985 avec son Pitts S-2, en filmant une séquence de "Top Gun". Notons que Chappy n'aurait pu régler le carburateur de l'Aerobat par la trappe située sur le capot moteur qui ne donne accès qu'à la jauge à huile, le carburateur étant situé sous le moteur ! Les amis de Doug volent sur un Champion 7AC Citabria (N1230E) et un Piper Tomahawk (sans immatriculation). Sur la base fictive de Beecher, on voit un Lockheed T-33 avec un camouflage façon désert, sans marque de nationalité.

Dans la seconde partie du film, plus militaire, les principaux avions sont des General Dynamics F-16A/B, "Netz" israéliens. Une douzaine d'appareils appartenant au Squadron 140 "Golden eagle", furent prêtés à la production par le ministère de la Défense israélien. Dans les scènes aériennes, les biplaces permutent constamment avec les monoplaces, tout en perdant leurs bidons et en changeant de missiles. Toutes les marques originelles y compris les numéros de série furent masquées. Ils portent sur l'empennage le code fictif BA qui était en 1986, porté par des McDonnell RF-4C du 62d "Tactical Reconnaissance Training Squadron" de Bergstrom AFB, à Austin, (Tx.).

L'emploi du F-16 est bourré d 'inexactitudes à la mesure du reste. Si le F-16 peut faire 4 200 km avec des bidons, en vol de convoyage, armé de bombes et de missiles (mission HI-LO-HI), son rayon tactique ne dépasse pas 550 km ! Dans le film, le F-16 de Doug va avec le plein de missiles et de bombes, de Californie en Libye, avec un seul ravitaillement en vol (par un Boeing KC-135), combat pendant presque une demi-heure, de 30.000 pieds au sol, puis va atterrir en…Allemagne (Ramstein AFB) ! Une ballade de 13.000 km, plutôt agitée. ça doit être un modèle spécial; quant à l'endurance du pilote, elle est digne de Superman. Le canon Vulcan du F-16 ne se "verrouille" sur la cible, comme un missile; le pilote emploie son collimateur, comme sur un F-86. Doug lance un AGM-65 Maverick au sol, alors qu'une sécurité interdit tout tir de missile une fois l'avion posé. La bombe "Hades" n'existe pas dans l'inventaire de l'USAF. Etc, etc…Faut-il noter que les cockpits du film n'ont rien à voir avec les cockpits réels ?

Doug et Chappy se heurtent à des "MIG-23", qui sont en fait des IAI F-21/C-2 Kfir, à la livrée gris clair de supériorité aérienne, et dont les étoiles de David ont été camouflées, voire transformées en étoiles à cinq branches. On a de très belles vues de ce proche parent du Mirage 5, emportant parfois un bidon ventral.

Doug détruit deux hélicoptères d'attaque Bell "Tzefa", autrement dit des Bell AH-1F Cobra. Dans un hangar, ont voit des McDonnell-Douglas A-4 Skyhawk, plus ou moins démontés, et un authentique Hawker Hunter FGA.9, de face, ces avions appartenant à l'Israeli Air Force Museum installé sur la base d'Hatzerim.

A la fin du film, Doug et son père sont accueillis devant une rangée de Lockheed Hercules C-130H. du "146th Tactical Airlift Wing", sur la base de Van Nuys (dont on reconnaît les hangars jumeaux en arrière plan). Ils descendent d'un Boeing 707 décoré, comme un des VC-137 "Air Force One", l'avion présidentiel américain.

 

Christian Santoir

*Film disponible sur amazon.fr

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