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PEARL HARBOR

 

PEARL HARBOR

Vo: Pearl Harbor




Année : 2001
Pays : Etats-Unis
Genre : guerre
Durée : 3 h 03 min.
Couleur

Réalisateur : Michael BAY
Scénario : Randall WALLACE

Acteurs principaux :

Ben AFFLECK (Capitaine Rafe McCawley), Josh HARTNETT (Capitaine Danny Walker), Kate BECKINSALE (Infirmière Evelyn Johnson), Cuba GOODING Jr. (Sous officier Doris Miller), Jon VOIGHT (Président Franklin Roosevelt), Alec BALDWIN   (Lieutenant Colonel James Doolittle), Tom SIZEMORE (Sergent Earl Sistern), William LEE SCOTT (Lieutenant Billy Thompson).


Photographie : John SCHWARTZMAN
Musique : Hans ZIMMER
Producteurs : Michael BAY, Jerry BRUCKHEIMER
Compagnie productrice : Touchstone Pictures, Jerry Bruckheimer Films

Avions :
  • -Boeing-Stearman N2S-1 Kaydet c/n 751335, N61445
  • -CCF Hurricane Mk.XIIa c/n 72036, s/n 5711, G-HURI
  • -CCF Sea Hurricane Mk.Ib. c/n 41H.4013, s/n Z7015, G-BKTH
  • -Curtiss P-40E Kittyhawk Mk.1 , c/n 15404, s/n AK933, N94466
  • -Curtiss P-40N Mk IV  c/n 30158, s/n 42-106396, N1195N
  • -Curtiss P-40N Mk.IV c/n 28954, s/n 42-105192, N85104
  • -Curtiss P-40N c/n 32824, s/n 44-7084, N999CD
  • -Douglas C-47A-65  c/n 18949, s/n 42-100486, N99131
  • -Douglas DC-3G102A  c/n 2169, N26MA
  • -Douglas DC-3 202A  c/n 2236, N20TW
  • -Douglas Skyraider AD4-NA c/n 7722, G-RAID
  • -Hispano HA-1112 M1L Buchon s/n C.4K-77, NX700E
  • -Mitsubishi A6M5-52 Reisen  c/n 5357, s/n 61-120, N46770
  • -Mitsubishi A6M3-21 c/n 3869, s/n X-133, N712Z
  • -Mitsubishi A6M3-22, c/n 3858, N553TT
  • -North American SNJ-5 Texan / Kate, c/n 88-15757, BuNo.43766, N3242G
  • -North American SNJ-5 Texan / Kate, c/n 88-16686, BuNo.84875, N3725G
  • -North American B-25J Mitchell, s/n 44-30423, N3675G
  • -North American B-25J Mitchell, s/n 44-86747, N8163H
  • -North American B-25J Mitchell, s/n 43-28204 N9856C
  • -North American B-25J Mitchell, s/n 44-29199, N9117Z
  • -Supermarine Spitfire LF Mk.Vb. BM597, c/n CBAF2461, G-MKVB
  • -Supermarine Spitfire LF Mk.Vc AR501, c/n WASP 20/223, G-AWII
  • -Supermarine Spitfire LF Mk.Vb. EP120, c/n CBAF.2403, G-LFVB
  • -Supermarine Spitfire LF Mk.VIIIc. MV154, c/n 65.883793, G-BKMI
  • -Vultee BT-13A Valiant /Val c/n 74-2307, s/n 41-11297, N67208
  • -Vultee BT-13A Valiant /Val c/n 74-6656, s/n 41-22578, N56336
  • -Vultee BT-13A Valiant /Val c/n 74-7356, s/n 41-22926, N56478
  • -Vultee BT-13A Valiant /Val c/n 74A-11513, s/n 42-42171, N67629


Notre avis :

Soixante ans après les faits, ce film revient sur l'attaque de Pearl Harbor par les Japonais le 7 décembre 1941, au matin. Cet événement historique avait déjà fait l'objet de plusieurs films dont "Air Force" (1943), "Tora Tora Tora" (1970) et, coté japonais, l'excellent "Les volontaires de la mort" (1942) que tous les films américains postérieurs ont plus ou moins copié. Mais ici, il s'agit d'abord d'une histoire d'amour sur fond de guerre, un genre très (trop) répandu de nos jours, même dans les films d'aviation ("Flyboys", "Der Rote Baron"...). Le réalisateur a surtout voulu raconter comment la guerre et, notamment, l'attaque japonaise sur Pearl Harbor, a perturbé les amours d'un infirmière avec deux aviateurs. Vous qui pensiez apprendre quelque chose de nouveau, avec l'ouverture des archives soixante ans plus tard, perdez ici tout espoir, "Pearl Harbor" n'est que du pur cinéma, fait pour vous raconter des histoires, et non pas l'Histoire...

Le film commence en 1923, au fond du Tennessee, où deux jeunes garçons, Rafe McCawley et Danny Walker, sont des passionnés d'aviation et s'essayent même au pilotage de l'avion du père de Rafe qui a une petite entreprise de traitement agricole. Devenus grands, en 1940, il se s'engagent dans l'armée et deviennent pilotes de chasse, sous les ordres du major Jimmy Doolittle. Rafe rencontre une infirmière de la Navy, Evelyn Johnson, qui l'a aidé à passer ses examens médicaux, car il est dyslexique, et ils tombent amoureux. Mais Rafe se porte volontaire pour aller combattre avec la RAF en Angleterre. Evelyn et Danny sont alors mutés à Pearl Harbor. Rafe est abattu et porté disparu. Trois mois plus tard, Evelyn et Danny sortent ensemble. Le soir du 6 décembre 1941, Rafe réapparaît tout d'un coup et apprécie peu que Danny lui ait chipé sa petite amie. Le lendemain matin, les Japonais attaquent leur base. Alors qu'Evelyn doit faire face à l'afflux des blessés à l'hôpital, Rafe et Danny s'arrangent pour décoller avec leurs avions et attaquer les Japonais en utilisant des méthodes de combat peu orthodoxes. Ils arrivent ainsi à abattre sept appareils ennemis et sont décorés. Ils se portent, plus tard, volontaires pour une dangereuse mission secrète dirigée par le lieutenant colonel Doolittle. Evelyn avoue à Rafe son amour pour lui, bien qu'elle soit enceinte de Danny… Après s'être entraînés sur des bombardiers bimoteurs, Rafe, Danny et leurs camarades embarquent à bord du porte-avions "Hornet", direction Tokyo. Bien qu'ayant dû décoller plutôt que prévu, ils effectuent leur mission au-dessus du Japon, mais, à court de carburant, ils se posent sur un territoire chinois occupé par des Japonais qui se précipitent pour les capturer. Dans la bagarre, Danny est tué. Les Américains sont sauvés par l'arrivée de Chinois. Quelques années plus tard, Rafe et Evelyn, enfin réunis, reviennent dans le Tennessee sur la tombe de Danny. Rafe emmène alors le fils de Danny, dans le vieil avion de son père.

Le réalisateur semble avoir fait ce film pour des jeunes gens qui n'ont jamais entendu parler de l'attaque de Pearl Harbor, voir même d'Hitler. L'histoire est revue de façon caricaturale, comme dans un manuel d'histoire pour classes primaires. Ainsi, le Japon est censé avoir attaqué par surprise les USA pour quelques fûts de pétrole ! Quid de l'impérialisme japonais, qui se développait en Asie depuis plus de dix ans ? Ce n'est qu'à la fin du film, qu'on apprend qu'il y avait des soldats Japonais en Chine... Pourtant, selon Michael Bay, un gros travail de documentation aurait été effectué et les principaux personnages sont directement inspirés de personnes réelles. On peut donc être très étonné du résultat.

Beaucoup de vétérans ayant connu Pearl Harbor, jugèrent le film comme une pure production hollywoodienne, fort peu conforme à la réalité, et pleine d'invraisemblances. Parmi celles-ci, on voit du personnel de la Navy faire passer des examens médicaux à des pilotes de l'US Army Air Corps; le cadet Rafe, atteint de dyslexie depuis sa jeunesse, est déclaré apte au pilotage, ce qui était le plus sur moyen de le tuer ! Comment pouvait il lire un altimètre, s'il était incapable de distinguer un 6 d'un 9 ? Que dire d'un autre pilote qui bégaye ? Or, on sait qu'avant, comme au début de la guerre, les critères de sélection des pilotes étaient très élevés; tant au niveau physique qu'intellectuel, au point qu'il fallut les abaisser pendant la guerre, vu la demande...On ne voit pas comment un pilote de l'USAAC aurait pu, en 1940, alors que les USA étaient neutres, s'engager dans la RAF. Il aurait d'abord dû démissionner. Les Américains restèrent sous l'uniforme anglais jusqu'en 1942, et on ne voit pas, non plus, comment Rafe réapparait sous l'uniforme américain, à Pearl Harbor, en décembre 1941….

En 1940, le major Doolittle n'était pas chef d'escadrille, mais officier de réserve. Ce n'est qu'en juillet 1941, qu'il rempila comme contrôleur adjoint du Central Air Corps Procurement District à Indianapolis et à Detroit, où il travailla avec les grands fabricants d'automobiles pour la reconversion de leur usines en usines d'aviation.

Deux pilotes de chasse, à Wheeler Field, en décembre 1941, avaient peu de chance d'être versés dans le bombardement, alors qu'on attendait une invasion imminente. Leurs modèles, George Welch and Ken Taylor, restèrent à Wheeler pendant plusieurs mois, avant d'être mutés ailleurs. Quant à devenir, en à peine quatre mois, des as du B-25…...Le 17th Bombardement Group avait été sélectionné car c'était la première unité équipée du nouveau B-25 Mitchell et il avait les pilotes les plus expérimentés sur ce type d 'appareil.

La reconstitution du raid sur Tokyo est également inexacte. Le décollage fut effectivement avancé à cause de la rencontre de bateaux japonais, mais il n'eut pas lieu dans la panique, avec la modification des seize appareils (débarquement de l'armement et ajout de fausses mitrailleuses de queue..) au dernier moment. Les avions ne volaient pas en formation compacte; le décollage des seize avions prit un heure et ils n'avaient pas assez de carburant pour s'attendre. Tokyo, qui n'était pas la seule cible, fut bombardé par trois flights de trois avions, volant en formation très lâche. La DCA japonaise fut prise au dépourvu et peu efficace, de même que la chasse, quasi inexistante autour de la capitale, et aucun avion américain ne fut descendu au dessus du Japon. Les dégâts provoqués dans la ville ne furent pas aussi importants que ceux montrés dans le film, et leur effet fut plus psychologique que matériel.

Les Japonais sont décrits comme des officiers rigides écoutant religieusement leur amiral. On voit également un pilote écrivant à sa famille et mettant une photo de sa fiancée dans le cockpit de son avion. Plus tard, il ceint un senninbari (ceinture porte-bonheur cousu par des femmes). Les Japonais décollent, après avoir bu un verre de saké sur le pont et mis autour de leur front un hashamaki (signe de détermination), à la manière des samouraïs, des gestes qui firent partie plus tard du rituel kamikaze. Le 7 décembre 1941, peu de pilotes portèrent un hashamaki, souvent offerts par leurs mécaniciens comme symbole de leur présence à leurs côtés. Mais comme dans les BD, tous les pilotes japonais sont des kamikazes et crient "Banzaï !" quand ils piquent... Dans le film japoanis "Hawai Mare Oki Kaisen" (1942), les pilotes japonais boivent un verre de saké, la veille du départ, au mess. Un pilote fait une offrande de saké aux "kami" (divinités shintoïstes) dans le cockpit de son Zéro, où il a accroché des amulettes, et pas la photo de sa copine, comme un yankee….

Les faits d'armes du coq Doris Miller ont été exagérés, mais le film s'est cru obligé d'être politiquement correct en mettant en exergue un "afro américain" (qui à l'époque n'avait pas le droit de porter les armes), comme dans "FlyBoys"..

Comme dans un film sur la guerre du Vietnam ou dans "Memphis Belle" (1980), les soldats ou les aviateurs sont toujours en train de hurler ou de vociférer comme des gangsters, lors de l'attaque d'un banque ! D'après des milliers de témoignages, de sources diverses, dans les années quarante, comme en 14-18, les hommes, même très jeunes, allaient à la mort de façon plus discrète et plus "professionnelle", la mort, à l'époque, aux USA comme en Europe, faisant partie de la vie, même en temps de paix. Ces hurlements, le seul moyen que le réalisateur a trouvé pour augmenter la tension, n'apportent rien à l'action et finissent par lasser le spectateur.

Il y a bien d'autres faits inexacts dans ce film et ils sont trop nombreux pour être tous mentionnés ici. Le héros Kenneth Taylor, qui vit le film, le considérait comme "un film nul, sur dramatisé et non conforme à la réalité."

Michael Bay, pourtant bien renseigné, a délibérément ignoré toute vérité historique, pour rendre les fait réels encore plus dramatiques, plus bruyants, plus sensationnels. Les historiens, les chercheurs, étant considérés comme des pisse-froid, des empêcheurs de délirer en rond. Le film n'est certes pas un documentaire, mais quand le sujet est une histoire qui a été écrite avec le sang de milliers et de milliers de victimes, le respect s'impose, semble-t-il.

"Pearl Harbor" semble être finalement plus basé sur des films antérieurs, bien que le réalisateur s'en défendît; c'est un film sur des films, tels que "Top Gun", "Il faut sauver le soldat Ryan", "Memphis Belle" et surtout, "Trente secondes sur Tokyo, "Tora ! Tora ! Tora !", et "Les volontaires de la mort" qui sont bien meilleurs. "Pearl Harbor" est un film de deux heures que l'on fait durer trois heures, et qui aurait dû être une mini série TV, en trois épisodes ayant pu s'intituler : 1-"Rafe s'en va-t-en guerre", 2-"Les Japs attaquent"; 3-"Objectif Tokyo".

Ainsi, environ tous les trente ans, Hollywood nous ressort sa vision actualisée de Pearl Harbor. Le prochain film devrait sortir vers 2030. …Rendra t-on alors justice aux héros de cet épisode douloureux de l'histoire des USA ? On peut en douter; "the show must go on", "as usual", serait-on tenté d'ajouter ! Mais cette deuxième attaque de Pearl Harbor, permet à l'aérocinéphile de se consoler en considérant le côté positif du film, ses nombreuses scènes aériennes, reconstituées, certes, avec force images numériques, mais aussi avec de nombreux avions, pas moins de dix huit, manœuvrés de main de maître par trente cinq pilotes, parmi lesquels, les as, Robert Lamplough, James Gavin, John Maloney.…

 

Les avions du film :

Le film ouvre avec un avion sur fond de lever de soleil. C'est un Stearman N2S-1 tout rouge orangé (model B75, c/n 751335, N61445), un ancien avion d'entraînement de l'US Navy, qui appartient toujours au Planes of Fame Air Museum de Chino (CA). Le problème est que ce type d'avion fit son premier vol en 1934, et qu'un Curtiss Jenny aurait mieux fait l'affaire. En outre, le traitement des cultures par avion ne commença pas avant 1924. Cette scène, censée se passer dans le Tennessee, fut filmée au Golden Oak Ranch, de Disney.

Pour la bataille d'Angleterre, à laquelle participe Rafe, le tournage employa quatre Supermarine Spitfire. Ce sont des modèles apparus à partir de 1941, dont trois Mk.V, le modèle de Spitfire le plus produit.

Le premier est le Spitfire MK.Vb (BM597), (dans le film, serial AR352, code RF-C), un avion construit en février 1942 et attribué aux squadrons polonais 315 et 317. En 1967, il participa au film "La bataille d'Angleterre" et servit notamment de modèle pour la construction de maquettes grandeur réelle en fibre de verre. Racheté en 1993 par la Historic Aircraft Collection, il fut remis en état de vol (G-MKVB). Il est actuellement exposé à l'Imperial War Museum de Duxford (UK) et disponible pour le tournage de films.

Le second Spitfire est le MK.Vc (AR501) (dans le film : serial AR4474, code RF-Y) affecté en 1946 au Loughborough Technical College de Leicester, puis acquis, en 1961, par la Shuttleworth Collection d'Old Warden. Remis en état de vol (G-AWII) en 1975, il participa au tournage de "La bataille d 'Angleterre".

Le troisième Spitfire est le MK.Vb (EP120) (dans le film, AR3185, RF-M). Cet avion, livré en 1942, est un vétéran qui participa aux combats avec les squadrons 501, 19 et 402, et crédité de sept victoires. Il fit de la figuration au sol dans "La bataille d'Angleterre" et rejoignit la Fighter Collection de Duxford en 1993 (G-LFVB).

Le dernier Spitfire est un MK.VIIIc (MV154) (dans le film : serial AR654, code RF-T) livré à la RAF en 1944, puis transféré à la RAAF (serial A58-671). Robs Lamplough le racheta en Australie en 1979 et le ramena en Angleterre. Il vola de nouveau en 1994 (G-BKMI) et fait partie de la collection du Air Museum de North Weald, depuis 1982.

Un cinquième Spitfire aurait volé dans ce film, un Mk.IXc (NH904), bien qu'on entrevoit qu'au sol, en arrière plan, juste devant Badmington House, ce modèle très repérable avec sa verrière en bulle et son hélice à cinq pales. Cet ancien avion des forces aériennes belges en 1951-1956, fut utilisé en 1968 comme figurant, au sol, dans "La bataille d'Angleterre". Immatriculé en Angleterre (G-FIRE), il fut remis en état de vol en 1981, puis acquis par Robert Pond en 1989 et exporté aux USA (N8118J, N1148P). Il appartenait au Air Museum de Palm Springs.

On utilisa au moins une maquette grandeur réelle (avec le code RF-M, comme l'avion  attribué à Rafe) et une autre, pour les vues rapprochées du cockpit. On voit aussi Rafe avec le Spit "RF-C", mais aussi le "RF-T". Notons que "RF" était le code du squadron polonais 303 qui volait sur Hawker Hurricane pendant la bataille d'Angleterre. On voit d'ailleurs deux Hurricane au sol, l'un porte un code XR-T, un code correct pour un Eagle squadron, en l'occurrence le Squadron 71, mais l'autre, porte le code "7-L", une unité de la Royal Navy.

Le "XR-T"est un Hurricane XIIb (c/n 72036, G-HURI) appartenant à la Fighter Collection de Duxford. Construit au Canada en 1943, il servit dans la RCAF (serial 5711) jusqu'en 1947. Restauré avec des pièces provenant d'autres appareils, il fut acquis par la Fighter Collection de Duxford, en 1983 (G-HURI). Il revola en 1989 avec les marques de la RAF du film (code XR-T, serial Z7381). Le second est le Sea Hurricane Mk.Ib. Affecté au Loughborough Training College, entre 1943 et 1961, il fut acquis par le Shuttleworth Trust d'Old Warden et utilisé au sol pendant le tournage de "La bataille d 'Angleterre". Il fut remis en état de vol en 1995 (G-BKTH) et décoré comme un avion de la Royal Navy Fleet Air Arm (serial Z7015 code 7-L du squadron 880).

L'ennemi allemand est joué par un unique Hispano HA-1112 M1L Buchon (s/n C.4K-77, NX700E) du Planes of Fames Museum de Chino. Il y a également des Heinkel He.111H, vus  sur des films d'actualités et reproduits en image numérique, emportant une bombe sur support extérieur, une configuration peu habituelle.

Le Douglas Skyraider AD4-NA (c/n 7722) G-RAID appartenant à la Fighter Collection de Duxford, fut utilisé pour le tournage des scènes aériennes sur la Manche, au large de Lydd.

Certains combats aériens de cette séquence, réalisés sur ordinateur, ne sont pas d'une grande qualité. Personne à Hollywood ne sait ce qu'est un vrai dogfight et n'est pas, à l'évidence, au courant des manœuvres élémentaires du combat, à commencer par le vol en formation (la RAF en 1940, avait adopté la formation "VIC", de trois avions, et non de quatre, comme les Américains). Le plus important pour le réalisateur est d'avoir, dans un même plan, deux avions qui volent à toute vitesse en ligne droite avec quelques zigzags et qui se suivent à quelques mètres l'un de l'autre, du dogfight genre "Star Wars" (1977)…. Le mouvement des avions est en outre trop rapide, avec des plans qui ne durent pas plus d'une ou deux secondes, ce qui permet aussi de camoufler pas mal d'imperfections...On aurait mieux fait de s'inspirer des combat aériens de "Le crépuscule des aigles" de 1966, date de naissance du réalisateur. La séquence de l'attaque de Pearl Harbor, filmé avec des Zéros et des P-40 souffrent des mêmes maux, mais l'attaque des bateaux et des installations est mieux représentée.

Les cadets Rafe et Danny volent, en 1940, sur Curtiss P-40E et N. au lieu de Curtiss P-40B, à la silhouette plus trapue, sur lesquels s'illustrèrent Welch et Taylor. Aujourd'hui, comme hier, le seul P-40B et les quelques P-40C survivants sont tous au musée, aux USA, mais aussi en Angleterre. Certaines scènes furent tournées sur la base navale de Point Mugu (CA).

Le film utilisa quatre P-40. Le premier est un P-40E Kittyhawk Mk.1 destiné à la RAF (serial AK933) mais livré à la RCAF (serial 1057) en 1942. Immatriculé N94466 en 1966, par son propriétaire John R. Paul, il appartenait depuis 1989 au Warhawk Museum de Boise (ID).

Le second est un P-40N Mk IV (c/n 30158, s/n 42-106396) livré également à la RCAF (serial 880) en 1944. Acquis par John R. Paul, et immatriculé NL1195N, puis N1195N, il appartenait lui aussi au Warhawk Museum au moment du film.

Le troisième était le P-40N Mk.IV (s/n 42-105192) ayant servi aussi dans la RCAF (serial 858) en 1943, notamment pour la chasse aux ballons japonais. …Il fut utilisé après la guerre (N1197N) à ensemencer les nuages pour provoquer la pluie. Accidenté, son épave fut acquise en 1960 par Ed Maloney pour son musée d'Ontario (CA). En 1980, acquis par le Plane of Fames Museum de Chino, il fut restauré et vola de nouveau en 1981, avec un nouveau matricule (N85104).

Le quatrième est le P-40N (c/n 32824, serial 44-7084), un avion converti en avion d'entraînement TP-40N et destiné, à l'origine, au National Air and Space Museum de Washington DC, puis au musée de l'USAF de Wright Paterson, en 1961. Il fut finalement immatriculé N999CD en 1978 et vendu, en 1980, à Robert J Pond. Il appartenait depuis 1997 au Air Museum, de Palm Springs. Dans le film, il vole avec le numéro "306", l'avion de Danny.

Ces quatre avions furent expédiés en avril 2000, par bateau, à Hawaï, pour le tournage.

Les P-40 de Danny et Rafe sont équipés en biplace, sans appui tête, sans plaque de blindage, et on a l'impression qu'ils sont dans des Zéros, tant la visibilité vers l'arrière est bonne. …Ils sont complétés au sol par des maquettes et des images numériques, pour faire nombre. Ils portent des codes de P-40 B/C, dont les numéros 320, 393, 390, celui de Rafe est le "308". Welch volait sur le "160" et Taylor sur le "155".

Il n'y a que "Pearl Harbor" pour montrer des P-40 (B ou E ou N, peu importe) engager des Zéros, en combat tournoyant, et gagner, ce qui est totalement aberrant, même pour un amateur de jeu vidéo.

Le film utilisa trois vrais Zéros et, c'est là, un des rares points positifs du film (avec la reconstitution de l'attaque de Pearl Harbor). "Pearl Harbor" est le seul long métrage à montrer de vrais machines et non pas des "North American Zéro", depuis "La proie des vautours" en 1954. On retrouve d'ailleurs le Zéro de ce film, quarante deux ans plus tard, dans "Pearl Harbor"! Ce Mitsubishi A6M5-52 Reisen (c/n 5357, N46770) appartient au Planes of Fame Museum de Chino. Cet authentique chasseur nippon, capturé par les troupes US sur le terrain d'Assilito, à Saïpan, en 1944, fut essayé aux USA par la Navy. Il fut acquis par Ed Maloney en 1950 et remis en état de vol en 1978, avec son moteur Sakai 21 d'origine. Il porte également son code d'origine "61-120 " du kokutai 261 de la Défense de Saïpan.

Le second Zéro est un A6M3-22 (c/n 3869, N712Z) du Museum of Flying de Santa Monica (code X-133 d'un A6M2 du kokutai 202). Equipé d'un moteur Pratt & Whitney R-1830, bien que récupéré à Babo, en Indonésie, avec son moteur Sakae d'origine. Il fut entièrement reconstruit en Russie avec quelques pièces d'origine, entre 1993-1994. Acquis par David Price, il revola en 1998 (NX6582L). Quand le Museum of Flying ferma, en 2002, il fut racheté par la Commemorative Air Force de Camarillo (CA). Le 24 août 2015, l'avion fut transféré à l' American Airpower Heritage Flying Museum, de Dallas (TX).

Le troisième Zéro est une copie de A6M3, construite en Russie, entre 1997 et 1998, pour l'ancien musée de Santa Monica. Fabriqué avec des pièces nouvelles et un moteur Pratt et Whitney, il reçut le numéro de série fictif "3858". Immatriculé en 2000 aux USA (N553TT), il eut plusieurs propriétaires, dont Bob Hannah, en 2009, qui l'a revendu depuis.

Ces avions ont tous les trois un camouflage de type S (deux tons, vert et gris) inapproprié pour des avions embarqués, en 1941, qui étaient gris clair avec le capot moteur noir (camouflage type O), mais on comprend que les propriétaires n'étaient pas très désireux que l'on traite ainsi leurs "merveilles".

Ces avions sont accompagnés d'une petite armada de sept répliques de Nakajima B5N "Kate" et Aichi D3A1 "Val" construites pour le film "Tora, Tora, Tora".

Les bombardiers torpilleurs "Kate" étaient deux appareils de la Confederate Air Force : l' AT-6D/SNJ-5 (s/n 42-84905/BuNo 8487, N3725G) portant le code "AI-356" (groupe aérien du porte avions-Akagi) et le Harvard Mk IV (CCF4-83, N2047) avec le code "EII- 310" (porte avions Zuikaku) et un avion appartenant à un pilote privé, l'AT-6D/SNJ-5 (s/n 41-34527/BuNo 43766, N3242G) portant le code "AI-313" (porte-avions Akagi ).

Quatre bombardiers en piqué "Val" sur base de Vultee BT-13/15, construits également pour "Tora, Tora, Tora ", les accompagnent : les BT-13A (s/n 41-22578, N56336), code "EI-231" (groupe aérien du Shokaku) de la Confederate Air Force, détruit pendant le tournage, son aile gauche ayant heurté un palmier… (le pilote s'en tira avec quelques blessures sans gravité); le BT-13A (s/n 41-11297 N67208), code "BI-257" (groupe aérien du Soryu) de la CAF, le BT-13A (s/n 41-22926, N 56478) de la CAF et le Vultee BT-15 (s/n 42-42171, N67629), code "AI-201" (groupe aérien de l' Akagi) du Planes of Fame  de Chino, en 1999.

Si le camouflage des chasseurs embarqués étaient du type O, en 1941, celui des bombardiers laisse la place à de multiples interprétations. Chez les "Val" il est plus uniforme (type O prédominant, mais avec le type S aussi), alors que chez les "Kate", le type S prédomine assez largement.

Les avions de l'attaque aérienne de Pearl Harbor furent filmés à partir d'un North American T-28D Trojan N5015L (c/n 174-164, s/n 51-3626) du Museum of Flying de Santa Monica.

La reconstitution du raid de Doolittle sur le Japon a utilisé quatre North American B-25J. Ce sont tous d'anciens TB-25N qui furent convertis, un temps, en avion citerne pour la lutte contre les incendies de forêt, avant d'être acquis par des musées ou des collectionneurs.

Les bombardiers B-25, censés décoller, en 1942, du porte-avions USS "Hornet" (CV-8), ont été filmés à bord du porte-avions USS "Constellation" (CV-64), au large de San Diego (CA), et du porte-avions musée USS" Lexington" (CV-16) à Corpus Christi (TX). Aucun décollage à partir de ces porte-avions n'eut lieu.

A la mi juillet 2000, les avions étaient à Chino pour y être repeints en olive drab, les surfaces inferieures de certains avions restant toutefois couleur métal. Des tourelles supérieures durent être rajoutées à deux avions qui en manquait (les N8163H et N3675G). Les avions furent filmés devant les deux grands hangars à dirigeable de l'ancienne base des Marines de Tustin (CA).

Les B-25J diffèrent sensiblement des B-25B de Doolittle qui n'avaient pas de mitrailleur arrière, pas de mitrailleuses de sabord, ni de part et d'autre du cockpit; la tourelle supérieure était située vers l'arrière du fuselage. La tourelle inférieure avait été débarquée et les B-25B n'avaient qu'une seule mitrailleuse dans le nez.

Le B-25J "Photo Fanny" (s/n 44-30423, N3675G) du Planes of Fame Museum de Chino porte dans le film le serial "02261" qui était en réalité celui du "The ruptured duck" du Lieutenant Ted Lawson. Il fut également utilisé comme avion caméra, piloté par Steve Hinton. Cet appareil est un habitué des plateaux ayant tourné dans "Always, "Forever Young", "1941" et aussi à la télé : "Les têtes brûlées", "Simon and Simon", "Highway to Heaven"; mais il passa aussi "derrière" la caméra dans "Con Air", "Turbulence", "Air Force One", "Drop Zone", "Executive Decision" and "Forever Young".

Le B-25J "Mitch the Witch" (s/n 44-86747, N8163H), serial "02249", porte le nom erroné "Ruptured Duck" qui aurait dû être "Hari Kari-er". Il appartenait à Bob Pond du Palm Springs Air Museum. Notons que le "02249" avait pour objectif Yokohama.

Le B-25J "Pacific Princess" (s/n 43-28204 N9856C), serial "02303", porte le nom de "Whirling Dervish" dans le film, ce qui est correct. Cet avion de la société Aero Trader, avait déjà tourné dans "Catch 22".

Enfin, le B-25J " In The Mood" (s/n 44-29199, N9117Z) de Bob Lumbard et Bill Klaers, de Rialto, (CA), avec le serial "02267" qui était celui du "TNT" du lieutenant Donald G. Smith, qui avait pour objectif Kobé.

La scène du décollage des B-25 est bien filmée, mais les circonstances du départ anticipé, après la rencontre de trois bateaux japonais, est excessivement dramatisée. Tout ne s'est pas fait dans la panique, comme dans le film.

Le tournage utilisa aussi quatre Douglas C-47/DC-3 pour faire de la figuration. A Pearl Harbor, on voit un Douglas C-47 avec le numéro "90395" sur le nez qui apparaît, en fait, sous deux configurations : avec un nez noir et sans astrodôme (lors de l'arrivée des cadets à Pearl Harbor), c'est alors le C-47A-65 (c/n 18949, s/n 42-100486, N99131) de Genavco Air Cargo, et, sans nez noir, mais avec astrodôme (lors de l'attaque japonaise) et c'est le DC-3G102A (c/n 2169, N26MA) de Skip Evans. Pour le retour des rescapés du raid sur le Japon, filmé à Van Nuys, on a aussi utilisé le DC-3 202A (c/n 2236, N20TW) appartenant depuis le 20 mai 1998, à Paralift Inc, de Perris (CA), sa partie arrière étant seule filmée, avec le faux serial "17265" sur la dérive. Enfin, l'épave du DC-3 N36 fut vendu par Genavco aux studios, pour être détruite, lors de l'attaque de Pearl Harbor.



Christian Santoir

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