Vo: Pearl Harbor
Année : 2001
Pays : Etats-Unis
Genre : guerre
Durée : 3 h 03 min.
Couleur
Réalisateur : Michael BAY
Scénario : Randall WALLACE
Acteurs principaux :
Ben AFFLECK (Capitaine Rafe McCawley), Josh HARTNETT (Capitaine Danny Walker),
Kate BECKINSALE (Infirmière Evelyn Johnson), Cuba GOODING Jr. (Sous officier
Doris Miller), Jon VOIGHT (Président Franklin Roosevelt), Alec BALDWIN
(Lieutenant Colonel James Doolittle), Tom SIZEMORE (Sergent Earl Sistern),
William LEE SCOTT (Lieutenant Billy Thompson).
Photographie : John SCHWARTZMAN
Musique : Hans ZIMMER
Producteurs : Michael BAY, Jerry BRUCKHEIMER
Compagnie productrice : Touchstone Pictures, Jerry Bruckheimer Films
- -Boeing-Stearman N2S-1 Kaydet c/n 751335, N61445
- -CCF Hurricane Mk.XIIa c/n 72036, s/n 5711, G-HURI
- -CCF Sea Hurricane Mk.Ib. c/n 41H.4013, s/n Z7015, G-BKTH
- -Curtiss P-40E Kittyhawk Mk.1 , c/n 15404, s/n AK933, N94466
- -Curtiss P-40N Mk IV c/n 30158, s/n 42-106396, N1195N
- -Curtiss P-40N Mk.IV c/n 28954, s/n 42-105192, N85104
- -Curtiss P-40N c/n 32824, s/n 44-7084, N999CD
- -Douglas C-47A-65 c/n 18949, s/n 42-100486, N99131
- -Douglas DC-3G102A c/n 2169, N26MA
- -Douglas DC-3 202A c/n 2236, N20TW
- -Douglas Skyraider AD4-NA c/n 7722, G-RAID
- -Hispano HA-1112 M1L Buchon s/n C.4K-77, NX700E
- -Mitsubishi A6M5-52 Reisen c/n 5357, s/n 61-120, N46770
- -Mitsubishi A6M3-21 c/n 3869, s/n X-133, N712Z
- -Mitsubishi A6M3-22, c/n 3858, N553TT
- -North American SNJ-5 Texan / Kate, c/n 88-15757, BuNo.43766, N3242G
- -North American SNJ-5 Texan / Kate, c/n 88-16686, BuNo.84875, N3725G
- -North American B-25J Mitchell, s/n 44-30423, N3675G
- -North American B-25J Mitchell, s/n 44-86747, N8163H
- -North American B-25J Mitchell, s/n 43-28204 N9856C
- -North American B-25J Mitchell, s/n 44-29199, N9117Z
- -Supermarine Spitfire LF Mk.Vb. BM597, c/n CBAF2461, G-MKVB
- -Supermarine Spitfire LF Mk.Vc AR501, c/n WASP 20/223, G-AWII
- -Supermarine Spitfire LF Mk.Vb. EP120, c/n CBAF.2403, G-LFVB
- -Supermarine Spitfire LF Mk.VIIIc. MV154, c/n 65.883793, G-BKMI
- -Vultee BT-13A Valiant /Val c/n 74-2307, s/n 41-11297, N67208
- -Vultee BT-13A Valiant /Val c/n 74-6656, s/n 41-22578, N56336
- -Vultee BT-13A Valiant /Val c/n 74-7356, s/n 41-22926, N56478
- -Vultee BT-13A Valiant /Val c/n 74A-11513, s/n 42-42171, N67629
Notre avis :
Soixante ans après les faits, ce film revient sur l'attaque de Pearl Harbor par
les Japonais le 7 décembre 1941, au matin. Cet événement historique avait déjà
fait l'objet de plusieurs films dont "Air Force" (1943), "Tora Tora Tora" (1970) et, coté japonais,
l'excellent "Les volontaires de la mort" (1942) que tous
les films américains postérieurs ont plus ou moins copié. Mais ici, il s'agit
d'abord d'une histoire d'amour sur fond de guerre, un genre très (trop) répandu
de nos jours, même dans les films d'aviation ("Flyboys", "Der Rote Baron"...). Le réalisateur a
surtout voulu raconter comment la guerre et, notamment, l'attaque japonaise sur
Pearl Harbor, a perturbé les amours d'un infirmière avec deux aviateurs. Vous
qui pensiez apprendre quelque chose de nouveau, avec l'ouverture des archives
soixante ans plus tard, perdez ici tout espoir, "Pearl Harbor" n'est
que du pur cinéma, fait pour vous raconter des histoires, et non pas
l'Histoire...
Le film commence en 1923, au fond du Tennessee, où deux jeunes garçons, Rafe
McCawley et Danny Walker, sont des passionnés d'aviation et s'essayent même au
pilotage de l'avion du père de Rafe qui a une petite entreprise de traitement
agricole. Devenus grands, en 1940, il se s'engagent dans l'armée et deviennent
pilotes de chasse, sous les ordres du major Jimmy Doolittle. Rafe rencontre une
infirmière de la Navy, Evelyn Johnson, qui l'a aidé à passer ses examens
médicaux, car il est dyslexique, et ils tombent amoureux. Mais Rafe se porte
volontaire pour aller combattre avec la RAF en Angleterre. Evelyn et Danny sont
alors mutés à Pearl Harbor. Rafe est abattu et porté disparu. Trois mois plus
tard, Evelyn et Danny sortent ensemble. Le soir du 6 décembre 1941, Rafe
réapparaît tout d'un coup et apprécie peu que Danny lui ait chipé sa petite
amie. Le lendemain matin, les Japonais attaquent leur base. Alors qu'Evelyn
doit faire face à l'afflux des blessés à l'hôpital, Rafe et Danny s'arrangent
pour décoller avec leurs avions et attaquer les Japonais en utilisant des
méthodes de combat peu orthodoxes. Ils arrivent ainsi à abattre sept appareils
ennemis et sont décorés. Ils se portent, plus tard, volontaires pour une
dangereuse mission secrète dirigée par le lieutenant colonel Doolittle. Evelyn
avoue à Rafe son amour pour lui, bien qu'elle soit enceinte de Danny… Après
s'être entraînés sur des bombardiers bimoteurs, Rafe, Danny et leurs camarades
embarquent à bord du porte-avions "Hornet", direction Tokyo. Bien
qu'ayant dû décoller plutôt que prévu, ils effectuent leur mission au-dessus du
Japon, mais, à court de carburant, ils se posent sur un territoire chinois
occupé par des Japonais qui se précipitent pour les capturer. Dans la bagarre,
Danny est tué. Les Américains sont sauvés par l'arrivée de Chinois. Quelques
années plus tard, Rafe et Evelyn, enfin réunis, reviennent dans le Tennessee
sur la tombe de Danny. Rafe emmène alors le fils de Danny, dans le vieil avion
de son père.
Le réalisateur semble avoir fait ce film pour des jeunes gens qui n'ont jamais
entendu parler de l'attaque de Pearl Harbor, voir même d'Hitler. L'histoire est
revue de façon caricaturale, comme dans un manuel d'histoire pour classes
primaires. Ainsi, le Japon est censé avoir attaqué par surprise les USA pour
quelques fûts de pétrole ! Quid de l'impérialisme japonais, qui se développait
en Asie depuis plus de dix ans ? Ce n'est qu'à la fin du film, qu'on apprend
qu'il y avait des soldats Japonais en Chine... Pourtant, selon Michael Bay, un
gros travail de documentation aurait été effectué et les principaux personnages
sont directement inspirés de personnes réelles. On peut donc être très étonné
du résultat.
Beaucoup de vétérans ayant connu Pearl Harbor, jugèrent le film comme une pure
production hollywoodienne, fort peu conforme à la réalité, et pleine
d'invraisemblances. Parmi celles-ci, on voit du personnel de la Navy faire
passer des examens médicaux à des pilotes de l'US Army Air Corps; le cadet
Rafe, atteint de dyslexie depuis sa jeunesse, est déclaré apte au pilotage, ce
qui était le plus sur moyen de le tuer ! Comment pouvait il lire un altimètre,
s'il était incapable de distinguer un 6 d'un 9 ? Que dire d'un autre pilote qui
bégaye ? Or, on sait qu'avant, comme au début de la guerre, les critères de
sélection des pilotes étaient très élevés; tant au niveau physique
qu'intellectuel, au point qu'il fallut les abaisser pendant la guerre, vu la
demande...On ne voit pas comment un pilote de l'USAAC aurait pu, en 1940, alors
que les USA étaient neutres, s'engager dans la RAF. Il aurait d'abord dû
démissionner. Les Américains restèrent sous l'uniforme anglais jusqu'en 1942,
et on ne voit pas, non plus, comment Rafe réapparait sous l'uniforme américain,
à Pearl Harbor, en décembre 1941….
En 1940, le major Doolittle n'était pas chef d'escadrille, mais officier de
réserve. Ce n'est qu'en juillet 1941, qu'il rempila comme contrôleur adjoint du
Central Air Corps Procurement District à Indianapolis et à Detroit, où il
travailla avec les grands fabricants d'automobiles pour la reconversion de leur
usines en usines d'aviation.
Deux pilotes de chasse, à Wheeler Field, en décembre 1941, avaient peu de
chance d'être versés dans le bombardement, alors qu'on attendait une invasion
imminente. Leurs modèles, George Welch and Ken Taylor, restèrent à Wheeler
pendant plusieurs mois, avant d'être mutés ailleurs. Quant à devenir, en à
peine quatre mois, des as du B-25…...Le 17th Bombardement Group avait été
sélectionné car c'était la première unité équipée du nouveau B-25 Mitchell et
il avait les pilotes les plus expérimentés sur ce type d 'appareil.
La reconstitution du raid sur Tokyo est également inexacte. Le décollage fut
effectivement avancé à cause de la rencontre de bateaux japonais, mais il n'eut
pas lieu dans la panique, avec la modification des seize appareils
(débarquement de l'armement et ajout de fausses mitrailleuses de queue..) au
dernier moment. Les avions ne volaient pas en formation compacte; le décollage
des seize avions prit un heure et ils n'avaient pas assez de carburant pour
s'attendre. Tokyo, qui n'était pas la seule cible, fut bombardé par trois
flights de trois avions, volant en formation très lâche. La DCA japonaise fut
prise au dépourvu et peu efficace, de même que la chasse, quasi inexistante
autour de la capitale, et aucun avion américain ne fut descendu au dessus du
Japon. Les dégâts provoqués dans la ville ne furent pas aussi importants que
ceux montrés dans le film, et leur effet fut plus psychologique que matériel.
Les Japonais sont décrits comme des officiers rigides écoutant religieusement
leur amiral. On voit également un pilote écrivant à sa famille et mettant une
photo de sa fiancée dans le cockpit de son avion. Plus tard, il ceint un
senninbari (ceinture porte-bonheur cousu par des femmes). Les Japonais
décollent, après avoir bu un verre de saké sur le pont et mis autour de leur
front un hashamaki (signe de détermination), à la manière des samouraïs, des gestes qui firent partie plus tard du
rituel kamikaze. Le 7 décembre 1941, peu de pilotes portèrent un hashamaki, souvent offerts par leurs mécaniciens comme symbole de leur présence à leurs côtés. Mais comme dans les BD,
tous les pilotes japonais sont des kamikazes et crient "Banzaï !"
quand ils piquent... Dans le film japoanis "Hawai Mare Oki Kaisen" (1942), les pilotes
japonais boivent un verre de saké, la veille du départ, au mess. Un pilote fait
une offrande de saké aux "kami" (divinités shintoïstes) dans le cockpit de son
Zéro, où il a accroché des amulettes, et pas la photo de sa copine, comme un
yankee….
Les faits d'armes du coq Doris Miller ont été exagérés, mais le film s'est cru
obligé d'être politiquement correct en mettant en exergue un "afro
américain" (qui à l'époque n'avait pas le droit de porter les armes),
comme dans "FlyBoys"..
Comme dans un film sur la guerre du Vietnam ou dans "Memphis Belle"
(1980), les soldats ou les aviateurs sont toujours en train de hurler ou de
vociférer comme des gangsters, lors de l'attaque d'un banque ! D'après des
milliers de témoignages, de sources diverses, dans les années quarante, comme
en 14-18, les hommes, même très jeunes, allaient à la mort de façon plus
discrète et plus "professionnelle", la mort, à l'époque, aux USA
comme en Europe, faisant partie de la vie, même en temps de paix. Ces
hurlements, le seul moyen que le réalisateur a trouvé pour augmenter la
tension, n'apportent rien à l'action et finissent par lasser le spectateur.
Il y a bien d'autres faits inexacts dans ce film et ils sont trop nombreux pour
être tous mentionnés ici. Le héros Kenneth Taylor, qui vit le film, le
considérait comme "un film nul, sur dramatisé et non conforme à la
réalité."
Michael Bay, pourtant bien renseigné, a délibérément ignoré toute vérité
historique, pour rendre les fait réels encore plus dramatiques, plus bruyants,
plus sensationnels. Les historiens, les chercheurs, étant considérés comme des
pisse-froid, des empêcheurs de délirer en rond. Le film n'est certes pas un
documentaire, mais quand le sujet est une histoire qui a été écrite avec le
sang de milliers et de milliers de victimes, le respect s'impose, semble-t-il.
"Pearl Harbor" semble être finalement plus basé sur des films
antérieurs, bien que le réalisateur s'en défendît; c'est un film sur des films,
tels que "Top Gun", "Il faut sauver le soldat Ryan", "Memphis Belle" et surtout, "Trente secondes sur Tokyo, "Tora ! Tora !
Tora !", et "Les volontaires de la mort" qui sont bien meilleurs.
"Pearl Harbor" est un film de deux heures que l'on fait durer trois
heures, et qui aurait dû être une mini série TV, en trois épisodes ayant pu
s'intituler : 1-"Rafe s'en va-t-en guerre", 2-"Les Japs attaquent";
3-"Objectif Tokyo".
Ainsi, environ tous les trente ans, Hollywood nous ressort sa vision actualisée de Pearl Harbor. Le prochain film devrait sortir vers 2030. …Rendra t-on alors justice aux héros de cet épisode douloureux de l'histoire des USA ? On peut en douter; "the show must go on", "as usual", serait-on tenté d'ajouter ! Mais cette deuxième attaque de Pearl Harbor, permet à l'aérocinéphile de se consoler en considérant le côté positif du film, ses nombreuses scènes aériennes, reconstituées, certes, avec force images numériques, mais aussi avec de nombreux avions, pas moins de dix huit, manœuvrés de main de maître par trente cinq pilotes, parmi lesquels, les as, Robert Lamplough, James Gavin, John Maloney.…
Les avions du film :
Le film
ouvre avec un avion sur fond de lever de soleil. C'est un Stearman N2S-1 tout
rouge orangé (model B75, c/n 751335, N61445), un ancien avion d'entraînement de
l'US Navy, qui appartient toujours au Planes of Fame Air Museum de Chino (CA).
Le problème est que ce type d'avion fit son premier vol en 1934, et qu'un
Curtiss Jenny aurait mieux fait l'affaire. En outre, le traitement des cultures
par avion ne commença pas avant 1924. Cette scène, censée se passer dans le
Tennessee, fut filmée au Golden Oak Ranch, de Disney.
Pour la bataille d'Angleterre, à laquelle participe Rafe, le tournage employa
quatre Supermarine Spitfire. Ce sont des modèles apparus à partir de 1941, dont
trois Mk.V, le modèle de Spitfire le plus produit.
Le premier est le Spitfire MK.Vb (BM597), (dans le film, serial AR352, code
RF-C), un avion construit en février 1942 et attribué aux squadrons polonais
315 et 317. En 1967, il participa au film "La bataille d'Angleterre" et servit
notamment de modèle pour la construction de maquettes grandeur réelle en fibre
de verre. Racheté en 1993 par la Historic Aircraft Collection, il fut remis en
état de vol (G-MKVB). Il est actuellement exposé à l'Imperial War Museum de
Duxford (UK) et disponible pour le tournage de films.
Le second Spitfire est le MK.Vc (AR501) (dans le film : serial AR4474, code
RF-Y) affecté en 1946 au Loughborough Technical College de Leicester, puis
acquis, en 1961, par la Shuttleworth Collection d'Old Warden. Remis en état de
vol (G-AWII) en 1975, il participa au tournage de "La bataille d
'Angleterre".
Le troisième Spitfire est le MK.Vb (EP120) (dans le film, AR3185, RF-M). Cet
avion, livré en 1942, est un vétéran qui participa aux combats avec les
squadrons 501, 19 et 402, et crédité de sept victoires. Il fit de la figuration
au sol dans "La bataille d'Angleterre" et rejoignit la Fighter
Collection de Duxford en 1993 (G-LFVB).
Le dernier Spitfire est un MK.VIIIc (MV154) (dans le film : serial AR654, code RF-T)
livré à la RAF en 1944, puis transféré à la RAAF (serial A58-671). Robs
Lamplough le racheta en Australie en 1979 et le ramena en Angleterre. Il vola
de nouveau en 1994 (G-BKMI) et fait partie de la collection du Air Museum de
North Weald, depuis 1982.
Un cinquième Spitfire aurait volé dans ce film, un Mk.IXc (NH904), bien qu'on
entrevoit qu'au sol, en arrière plan, juste devant Badmington House, ce modèle
très repérable avec sa verrière en bulle et son hélice à cinq pales. Cet ancien
avion des forces aériennes belges en 1951-1956, fut utilisé en 1968 comme
figurant, au sol, dans "La bataille d'Angleterre". Immatriculé en
Angleterre (G-FIRE), il fut remis en état de vol en 1981, puis acquis par
Robert Pond en 1989 et exporté aux USA (N8118J, N1148P). Il appartenait au Air
Museum de Palm Springs.
On utilisa au moins une maquette grandeur réelle (avec le code RF-M, comme
l'avion attribué à Rafe) et une autre, pour les vues rapprochées du
cockpit. On voit aussi Rafe avec le Spit "RF-C", mais aussi le
"RF-T". Notons que "RF" était le code du squadron polonais
303 qui volait sur Hawker Hurricane pendant la bataille d'Angleterre. On voit
d'ailleurs deux Hurricane au sol, l'un porte un code XR-T, un code correct pour
un Eagle squadron, en l'occurrence le Squadron 71, mais l'autre, porte le code
"7-L", une unité de la Royal Navy.
Le "XR-T"est un Hurricane XIIb (c/n 72036, G-HURI) appartenant à la
Fighter Collection de Duxford. Construit au Canada en 1943, il servit dans la
RCAF (serial 5711) jusqu'en 1947. Restauré avec des pièces provenant d'autres
appareils, il fut acquis par la Fighter Collection de Duxford, en 1983
(G-HURI). Il revola en 1989 avec les marques de la RAF du film (code XR-T,
serial Z7381). Le second est le Sea Hurricane Mk.Ib. Affecté au Loughborough
Training College, entre 1943 et 1961, il fut acquis par le Shuttleworth Trust
d'Old Warden et utilisé au sol pendant le tournage de "La bataille d
'Angleterre". Il fut remis en état de vol en 1995 (G-BKTH) et décoré comme
un avion de la Royal Navy Fleet Air Arm (serial Z7015 code 7-L du squadron
880).
L'ennemi allemand est joué par un unique Hispano HA-1112 M1L Buchon (s/n
C.4K-77, NX700E) du Planes of Fames Museum de Chino. Il y a également des
Heinkel He.111H, vus sur des films d'actualités et reproduits en image
numérique, emportant une bombe sur support extérieur, une configuration peu
habituelle.
Le Douglas Skyraider AD4-NA (c/n 7722) G-RAID appartenant à la Fighter
Collection de Duxford, fut utilisé pour le tournage des scènes aériennes sur la
Manche, au large de Lydd.
Certains combats aériens de cette séquence, réalisés sur ordinateur, ne sont
pas d'une grande qualité. Personne à Hollywood ne sait ce qu'est un vrai
dogfight et n'est pas, à l'évidence, au courant des manœuvres élémentaires du
combat, à commencer par le vol en formation (la RAF en 1940, avait adopté la
formation "VIC", de trois avions, et non de quatre, comme les
Américains). Le plus important pour le réalisateur est d'avoir, dans un même
plan, deux avions qui volent à toute vitesse en ligne droite avec quelques
zigzags et qui se suivent à quelques mètres l'un de l'autre, du dogfight genre
"Star Wars" (1977)…. Le mouvement des avions est en outre trop
rapide, avec des plans qui ne durent pas plus d'une ou deux secondes, ce qui
permet aussi de camoufler pas mal d'imperfections...On aurait mieux fait de
s'inspirer des combat aériens de "Le crépuscule des aigles" de 1966,
date de naissance du réalisateur. La séquence de l'attaque de Pearl Harbor,
filmé avec des Zéros et des P-40 souffrent des mêmes maux, mais l'attaque des
bateaux et des installations est mieux représentée.
Les cadets Rafe et Danny volent, en 1940, sur Curtiss P-40E et N. au lieu de
Curtiss P-40B, à la silhouette plus trapue, sur lesquels s'illustrèrent Welch
et Taylor. Aujourd'hui, comme hier, le seul P-40B et les quelques P-40C
survivants sont tous au musée, aux USA, mais aussi en Angleterre. Certaines
scènes furent tournées sur la base navale de Point Mugu (CA).
Le film utilisa quatre P-40. Le premier est un P-40E Kittyhawk Mk.1 destiné à
la RAF (serial AK933) mais livré à la RCAF (serial 1057) en 1942. Immatriculé
N94466 en 1966, par son propriétaire John R. Paul, il appartenait depuis 1989
au Warhawk Museum de Boise (ID).
Le second est un P-40N Mk IV (c/n 30158, s/n 42-106396) livré également à la
RCAF (serial 880) en 1944. Acquis par John R. Paul, et immatriculé NL1195N,
puis N1195N, il appartenait lui aussi au Warhawk Museum au moment du film.
Le troisième était le P-40N Mk.IV (s/n 42-105192) ayant servi aussi dans la
RCAF (serial 858) en 1943, notamment pour la chasse aux ballons japonais. …Il
fut utilisé après la guerre (N1197N) à ensemencer les nuages pour provoquer la
pluie. Accidenté, son épave fut acquise en 1960 par Ed Maloney pour son musée
d'Ontario (CA). En 1980, acquis par le Plane of Fames Museum de Chino, il fut
restauré et vola de nouveau en 1981, avec un nouveau matricule (N85104).
Le quatrième est le P-40N (c/n 32824, serial 44-7084), un avion converti en
avion d'entraînement TP-40N et destiné, à l'origine, au National Air and Space
Museum de Washington DC, puis au musée de l'USAF de Wright Paterson, en 1961.
Il fut finalement immatriculé N999CD en 1978 et vendu, en 1980, à Robert J
Pond. Il appartenait depuis 1997 au Air Museum, de Palm Springs. Dans le film,
il vole avec le numéro "306", l'avion de Danny.
Ces quatre avions furent expédiés en avril 2000, par bateau, à Hawaï, pour le
tournage.
Les P-40 de Danny et Rafe sont équipés en biplace, sans appui tête, sans plaque
de blindage, et on a l'impression qu'ils sont dans des Zéros, tant la
visibilité vers l'arrière est bonne. …Ils sont complétés au sol par des
maquettes et des images numériques, pour faire nombre. Ils portent des codes de
P-40 B/C, dont les numéros 320, 393, 390, celui de Rafe est le "308".
Welch volait sur le "160" et Taylor sur le "155".
Il n'y a que "Pearl Harbor" pour montrer des P-40 (B ou E ou N, peu
importe) engager des Zéros, en combat tournoyant, et gagner, ce qui est
totalement aberrant, même pour un amateur de jeu vidéo.
Le film utilisa trois vrais Zéros et, c'est là, un des rares points positifs du
film (avec la reconstitution de l'attaque de Pearl Harbor). "Pearl
Harbor" est le seul long métrage à montrer de vrais machines et non pas
des "North American Zéro", depuis "La proie des vautours" en 1954. On retrouve
d'ailleurs le Zéro de ce film, quarante deux ans plus tard, dans "Pearl
Harbor"! Ce Mitsubishi A6M5-52 Reisen (c/n 5357, N46770) appartient au
Planes of Fame Museum de Chino. Cet authentique chasseur nippon, capturé par
les troupes US sur le terrain d'Assilito, à Saïpan, en 1944, fut essayé aux USA
par la Navy. Il fut acquis par Ed Maloney en 1950 et remis en état de vol en
1978, avec son moteur Sakai 21 d'origine. Il porte également son code d'origine
"61-120 " du kokutai 261 de la Défense de Saïpan.
Le second Zéro est un A6M3-22 (c/n 3869, N712Z) du Museum of Flying de Santa Monica (code X-133 d'un A6M2 du kokutai 202). Equipé d'un moteur Pratt & Whitney R-1830, bien que récupéré à Babo, en Indonésie, avec son moteur Sakae d'origine. Il fut entièrement reconstruit en Russie avec quelques pièces d'origine, entre 1993-1994. Acquis par David Price, il revola en 1998 (NX6582L). Quand le Museum of Flying ferma, en 2002, il fut racheté par la Commemorative Air Force de Camarillo (CA). Le 24 août 2015, l'avion fut transféré à l' American Airpower Heritage Flying Museum, de Dallas (TX).
Le troisième Zéro est une copie de A6M3, construite en Russie, entre 1997 et
1998, pour l'ancien musée de Santa Monica. Fabriqué avec des pièces nouvelles
et un moteur Pratt et Whitney, il reçut le numéro de série fictif
"3858". Immatriculé en 2000 aux USA (N553TT), il eut plusieurs
propriétaires, dont Bob Hannah, en 2009, qui l'a revendu depuis.
Ces avions ont tous les trois un camouflage de type S (deux tons, vert et gris)
inapproprié pour des avions embarqués, en 1941, qui étaient gris clair avec le
capot moteur noir (camouflage type O), mais on comprend que les propriétaires
n'étaient pas très désireux que l'on traite ainsi leurs "merveilles".
Ces avions sont accompagnés d'une petite armada de sept répliques de Nakajima B5N "Kate" et Aichi D3A1 "Val" construites pour le film "Tora, Tora, Tora".
Les
bombardiers torpilleurs "Kate" étaient deux appareils de la
Confederate Air Force : l' AT-6D/SNJ-5 (s/n 42-84905/BuNo 8487, N3725G) portant
le code "AI-356" (groupe aérien du porte avions-Akagi) et le Harvard
Mk IV (CCF4-83, N2047) avec le code "EII- 310" (porte avions Zuikaku)
et un avion appartenant à un pilote privé, l'AT-6D/SNJ-5 (s/n 41-34527/BuNo
43766, N3242G) portant le code "AI-313" (porte-avions Akagi ).
Quatre bombardiers en piqué "Val" sur base de Vultee BT-13/15,
construits également pour "Tora, Tora, Tora ", les accompagnent : les
BT-13A (s/n 41-22578, N56336), code "EI-231" (groupe aérien du
Shokaku) de la Confederate Air Force, détruit pendant le tournage, son aile
gauche ayant heurté un palmier… (le pilote s'en tira avec quelques blessures
sans gravité); le BT-13A (s/n 41-11297 N67208), code "BI-257" (groupe
aérien du Soryu) de la CAF, le BT-13A (s/n 41-22926, N 56478) de la CAF et le
Vultee BT-15 (s/n 42-42171, N67629), code "AI-201" (groupe aérien de
l' Akagi) du Planes of Fame de Chino, en 1999.
Si le camouflage des chasseurs embarqués étaient du type O, en 1941, celui des
bombardiers laisse la place à de multiples interprétations. Chez les "Val"
il est plus uniforme (type O prédominant, mais avec le type S aussi), alors que
chez les "Kate", le type S prédomine assez largement.
Les avions de l'attaque aérienne de Pearl Harbor furent filmés à partir d'un
North American T-28D Trojan N5015L (c/n 174-164, s/n 51-3626) du Museum of
Flying de Santa Monica.
La reconstitution du raid de Doolittle sur le Japon a utilisé quatre North
American B-25J. Ce sont tous d'anciens TB-25N qui furent convertis, un temps,
en avion citerne pour la lutte contre les incendies de forêt, avant d'être
acquis par des musées ou des collectionneurs.
Les bombardiers B-25, censés décoller, en 1942, du porte-avions USS
"Hornet" (CV-8), ont été filmés à bord du porte-avions USS
"Constellation" (CV-64), au large de San Diego (CA), et du
porte-avions musée USS" Lexington" (CV-16) à Corpus Christi (TX).
Aucun décollage à partir de ces porte-avions n'eut lieu.
A la mi juillet 2000, les avions étaient à Chino pour y être repeints en olive
drab, les surfaces inferieures de certains avions restant toutefois couleur
métal. Des tourelles supérieures durent être rajoutées à deux avions qui en
manquait (les N8163H et N3675G). Les avions furent filmés devant les deux
grands hangars à dirigeable de l'ancienne base des Marines de Tustin (CA).
Les B-25J diffèrent sensiblement des B-25B de Doolittle qui n'avaient pas de
mitrailleur arrière, pas de mitrailleuses de sabord, ni de part et d'autre du
cockpit; la tourelle supérieure était située vers l'arrière du fuselage. La
tourelle inférieure avait été débarquée et les B-25B n'avaient qu'une seule
mitrailleuse dans le nez.
Le B-25J "Photo Fanny" (s/n 44-30423, N3675G) du Planes of Fame
Museum de Chino porte dans le film le serial "02261" qui était en
réalité celui du "The ruptured duck" du Lieutenant Ted Lawson. Il fut
également utilisé comme avion caméra, piloté par Steve Hinton. Cet appareil est
un habitué des plateaux ayant tourné dans "Always, "Forever Young", "1941" et aussi à la télé : "Les têtes brûlées", "Simon and
Simon", "Highway to Heaven"; mais il passa aussi
"derrière" la caméra dans "Con Air",
"Turbulence", "Air Force One", "Drop Zone", "Executive Decision"
and "Forever Young".
Le B-25J "Mitch the Witch" (s/n 44-86747, N8163H), serial
"02249", porte le nom erroné "Ruptured Duck" qui aurait dû
être "Hari Kari-er". Il appartenait à Bob Pond du Palm Springs Air
Museum. Notons que le "02249" avait pour objectif Yokohama.
Le B-25J "Pacific Princess" (s/n 43-28204 N9856C), serial
"02303", porte le nom de "Whirling Dervish" dans le film,
ce qui est correct. Cet avion de la société Aero Trader, avait déjà tourné dans
"Catch 22".
Enfin, le B-25J " In The Mood" (s/n 44-29199, N9117Z) de Bob Lumbard
et Bill Klaers, de Rialto, (CA), avec le serial "02267" qui était
celui du "TNT" du lieutenant Donald G. Smith, qui avait pour objectif
Kobé.
La scène du décollage des B-25 est bien filmée, mais les circonstances du
départ anticipé, après la rencontre de trois bateaux japonais, est
excessivement dramatisée. Tout ne s'est pas fait dans la panique, comme dans le
film.
Le tournage utilisa aussi quatre Douglas C-47/DC-3 pour faire de la figuration.
A Pearl Harbor, on voit un Douglas C-47 avec le numéro "90395" sur le
nez qui apparaît, en fait, sous deux configurations : avec un nez noir et sans
astrodôme (lors de l'arrivée des cadets à Pearl Harbor), c'est alors le
C-47A-65 (c/n 18949, s/n 42-100486, N99131) de Genavco Air Cargo, et, sans nez
noir, mais avec astrodôme (lors de l'attaque japonaise) et c'est le DC-3G102A
(c/n 2169, N26MA) de Skip Evans. Pour le retour des rescapés du raid sur le
Japon, filmé à Van Nuys, on a aussi utilisé le DC-3 202A (c/n 2236, N20TW)
appartenant depuis le 20 mai 1998, à Paralift Inc, de Perris (CA), sa partie arrière étant seule filmée, avec le faux
serial "17265" sur la dérive. Enfin, l'épave du DC-3 N36 fut vendu
par Genavco aux studios, pour être détruite, lors de l'attaque de Pearl Harbor.
Christian Santoir
*Film disponible sur amazon.fr
Enregistrer un commentaire