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LE VOYAGEUR DE L’ESPACE

 

LE VOYAGEUR DE L’ESPACE

Vo. Beyond the Time Barrier

 

 

Année : 1960
Pays : Etats-Unis
Genre : science-fiction
Durée : 1 h 15 min.
Noir et blanc

Réalisateur : Edgar G. Ulmer
Scénario : Arthur C. Pierce

Acteurs principaux :

RobertClarke (Major William Allison), Darlene Tompkins (Trirene), Vladimir Sokoloff (le Suprême), Boyd 'Red' Morgan (le capitaine), Stephen Bekassy (Général Karl Kruse), Arianne Ulmer (Capitaine Markova), John Van Dreelen (Dr. Bourman), Ken Knox (Colonel Marty Martin), Jack Herman (Dr. Richman), Don Flournoy (un mutant)

Photographie : Meredith M. Nicholson
Musique : Darrell Calker
Producteur : Robert Clarke
Compagnie productrice : Miller Consolidated Pictures (MCP)

Avions :

  • Convair F-102A-65-CO Delta Dagger
  • Convair F-106A CO Delta Dart
  • Lockheed C-121G

 

Notre avis :

 Ce film traite d’un sujet cher au cinéma hollywoodien, le voyage à travers le temps. Un tel voyage pose inévitablement le problème du retour et des opportunités qu’il présente. Plus près de nous, « Nimitz, retour vers l’enfer » (1980) avait le même thème et se demandait si on aurait pu éviter l’attaque de Pearl Harbour en 1941, et ainsi infléchir le cour de la seconde guerre mondiale…Ici, un pilote constate avec horreur l’état lamentable de la planète en 2024 et se dépêche de revenir en 1960, pour avertir les autorités de la catastrophe qui attend la terre (un écologiste avant la lettre ?). Mais pourrait-on changer le cours des choses, dans l’éventualité (très mince) d’un tel voyage ? C’est la question éternelle qui nous promet encore de nombreux films sur le sujet.

Sur la base de Sands, un pilote de l’USAF, le major William Allison, doit tester un nouvel avion supersonique, le « X-80 », pour l’armée. Il doit dépasser la stratosphère et atteindre l’espace où il essaiera d’obtenir la vitesse la plus élevée possible. Mais au bout d’un certain temps, le centre de contrôle perd tout contact avec lui. Allison appelle la tour de contrôle, mais on ne lui répond pas. Il atterrit pour découvrir la base entièrement déserte et laissée à l’abandon. Du haut d’un bâtiment, il aperçoit la ville toute proche, couverte de ruines mais dominée par d’étranges immeubles. Il est capturé par des soldats et emmené dans les sous terrains de la ville. Un vieillard, appelé le Suprême, l’accuse d’être un espion ! Il apprend quelque temps plus tard, qu’il n’est plus en 1960 mais en 2024 . Il a été propulsé (c’est le cas de le dire) dans le futur. Les radiations émises par les essais nucléaires ont endommagé la ceinture d’ozone, et vers 1971, les rayons cosmiques ont transformé l’humanité en mutants, stériles et muets ! Un petit groupe de trois savants, Kruse, Bourman et Markova, ont réussi à fuir ce fléau. Les mutants les plus atteints sont emprisonnés, et veulent tuer ceux qui gouvernent. Le chef de la citadelle où est enfermé Allison, voit en lui un espoir. S’il acceptait d’épouser sa fille, Trirene (une accorte blondinette, sourde et télépathe), il pourrait repeupler la planète d’éléments sains. Se voyant condamné à vivre le reste de ses jours sous terre, Allison décide, malgré une offre bien tentante, de revenir en 1960 pour prévenir le fléau. Pour cela, il va être aidé par les trois savants rescapés, étroitement surveillés, et par Trirene, qui l’aime et comprend son problème. Mais, Markova libère les mutants qui partent à l’assaut de la citadelle. Allison voudrait bien emmener Trirene. C’est alors que Bourman veut lui prendre sa combinaison de vol, pour partir à sa place ; la pauvre Trirene est tuée dans la bagarre. Son père aide Allison à atteindre la surface. Le major décolle et refait son vol à l’envers. Il atterrit sans encombre, mais à l’hôpital où on l’a emmené pour examens, il vieillit de 65 ans d’un coup ! Il essaie d’avertir les dirigeants militaires et politiques du fléau cosmique qui attend la planète sans qu’on sache s’il a été pris au sérieux…

En fait, il semblerait que oui, puisqu’un premier traité d’interdiction des essais nucléaires atmosphériques fut signé en 1963 ! Ce film, comme la plupart des films de science-fiction américains de l’époque, affirme que l’homme court inévitablement à sa perte à force de jouer à l’apprenti sorcier. On a dû dire la même chose après l’invention de la bombarde et de la machine à vapeur…Si le danger nucléaire est tout à fait réel, ce serait plutôt la prolifération rapide de l’espèce humaine avec toutes ses conséquences, qui pose problème aujourd’hui... Le budget infime du film obligea Ulmer à utiliser en guise de citadelle futuriste, les bâtiments de l’exposition « Texas State Fair», qui se tint à Dallas en 1959. Avec beaucoup d’ingéniosité, il a réussi à réutiliser les structures pyramidales, les plafonds bas, les couloirs labyrinthiques. Mais la cité en 2025 n’est évidemment qu’un dessin.. On appréciera les uniformes féminins : hauts moulants, jupes courtes, talons hauts... Je suis certain que bien des hommes de 2009 se seraient accommodés de ces mutantes muettes…

Comme souvent, cette oeuvre de science-fiction accélère trop le progrès scientifique. En 1970 , les terriens sont supposés avoir des bases sur la lune, Vénus, Mars, et leurs vaisseaux spatiaux voyager à la vitesse de la lumière ! On en est encore très loin au début du XXI° siècle.

 

Les avions du film :

Ce film de science-fiction a quand même une base aéronautique. Allison est un pilote d’essai et sa monture est un avion à aile delta. Il décolle sur un Convair F-102A-65-CO Delta Dagger (s/n 56-1226), baptisé  « X-80 » qui se prend pour un X-43 avec des altitudes (150.000 m) et des vitesses (9.500 km/h) encore plus élevées  ! Le « X-80 » est équipé d’une fusée, un peu comme un Mirage III, et dispose de « stabilisateurs » déployables situées sous l’intrados. On ne voit pas trop à quoi peuvent lui servir ces surfaces portantes dans le vide spatial…En vol, et à l’atterrissage en 2025, le F-102 devient un F-106A CO Delta Dart (s/n 57-0236 et 0229), la preuve qu’Allison a bien voyagé dans le temps ! Il porte comme les pilotes de X1-A et de X-2, une combinaison de vol à pression partielle MC-3, avec un casque MA-2, un peu légers, pour aller explorer les frontières de l’espace.

Les scènes aériennes furent filmées à la base de Carswell, à Forth Worth (Texas), où fut tourné le film « Strategic Air Command » en 1955, avec James Stewart. Mais la base abandonnée, avec sa haute tour de contrôle, est l’ancienne base des Marines de Eagle Mountain Lake (Utah).

 Un très beau Lockheed C-121G des MATS amène la délégation gouvernementale à la fin du film. En arrière plan, on aperçoit des Boeing B-52 C du SAC.

 

 Christian Santoir

 *Film disponible sur amazon.com

 

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