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BRIDE FLIGHT

 

BRIDE FLIGHT

 

Année : 2008
Pays : Hollande, Luxembourg
Genre : drame
Durée : 2 h 10 min.
Couleur

Réalisateur : Ben SOMBOGAART
Scénario : Marieke van der POL

Acteurs principaux :
Karina SMULDERS (Ada van Holland), Anna DRIJVER (Esther Cahn), Elise SCHAAP (Marjorie Mullin), Petra LASEUR (Marjorie âgée), Willeke van AMMELROOY (Esther âgée), Pleuni TOUW (Ada âgée), Waldemar TORENSTRA (Frank de Rooy).

Musique : Jeannot SANAVIA
Photographie : Piotr KUKLA
Producteurs : Hanneke NIENS, Anton SMIT
Compagnie productrice : IDTV Film, Samsa Film, Nederlandse Christelijke Radio Vereniging (NCRV)

Avions :

  • ATR 72-212A, ZK-MCP
  • DC-6B, G-APSA
  • Douglas DC-3, ZK-DAK
  • Piper PA-18 Super Club, VH-BTM, en arrière-plan
  •  

Notre avis :

En octobre 1953, les Anglais organisèrent une course aérienne entre Londres et Christchurch, en Nouvelle-Zélande, où venait d'ouvrir un aéroport international. La course comportait deux catégories, une de vitesse pure, un autre réservée aux avions de transport. C'est ainsi qu'un avion de la KLM, portant le numéro "21", participa à cette course, tout en emportant 59 passagers, des émigrants, dont plusieurs femmes, allant rejoindre leurs fiancés ou leurs époux. La présence de ces jeunes femmes à bord, fit appeler ce vol international, le "Bride flight" ! C'est l'histoire de trois d'entre elles qui constitue l'essentiel du scénario, inspiré d'un livre de Marieke van der Pol.

L'histoire commence en 1953, alors que la Hollande est dévastée par la guerre, mais aussi, cette année là, par de graves inondations. Trois jeunes Néerlandaises, Ada, d'origine paysanne, Esther, une juive, créatrice de mode, dont la famille a péri dans les camps de concentration,  et Marjorie qui envisage avec plaisir sa future vie de mère de famille, embarquent dans un avion en partance pour la Nouvelle-Zélande. Cet avion est l'un des participants à une course entre Londres et Christchurch, surnommée "the Last Great Air Race". Elles doivent rejoindre leurs maris ou fiancés pour commencer une nouvelle vie dans cette île lointaine. A bord, elles rencontrent Frank, un jeune homme qui désire devenir fermier. Il a perdu sa famille dans un camp de prisonniers japonais. Avant leur arrivée, Frank et Ada tombent amoureux, alors qu'Ada est fiancée à Derk, un pur calviniste, dont elle est enceinte ! En Nouvelle-Zélande, Esther et Marjorie ont elles aussi, leur problèmes. Esther se sépare de son fiancé, un juif pratiquant, et tombe enceinte d'un autre homme. Marjorie, par contre, a un mari charmant, mais leur bonheur est de courte durée quand, après une grossesse difficile, elle perd son enfant et devient stérile. Esther vient à son secours et lui donne, secrètement, son fils, Bobby, qu'elle pourra élever comme le sien. Mais elle ne le perdra jamais de vue, et cela compliquera ses relations avec ses deux autres amies. En réalité, Frank est le père de Bobby, mais il l'ignore et Esther le devinera sur le tard…Ada se marie et donne naissance à trois enfants, mais finit par fuir son bigot de mari pour aller rejoindre Frank qui est devenu un viticulteur prospère. Après avoir suivi ces histoires personnelles, le film revient à l'époque actuelle, cinquante ans plus tard, quand les trois amies se retrouvent à l'enterrement de Frank. C'est alors qu'elles réalisent combien leurs vies ont été étroitement liées, à travers leurs différentes relations avec Frank.

La course, dans la catégorie transport, ne fut pas gagnée, comme prétendu dans le film et ailleurs, par l'avion de la KLM, un Douglas DC-6, mais par un avion anglais, un Vickers Viscount (n° 23) de la BEA (sans passagers). L'avion hollandais arriva second, et relia Londres-Heathrow à Christchurch, en 49 heures et 57 minutes, avec sept escales techniques sur le parcours. Cette course rappelle naturellement la MacRobertson Trophy Air Race de 1934, où un Douglas DC-2 de la KLM, baptisé "Uiver", se plaça second, bien qu'ayant transporté quelques passagers.

Ce mélodrame, basé sur trois vies de femmes parallèles, entremêlées avec celle d'un beau fermier, possède toutes les ficelles d'un soap-opéra. En toile de fond, il essaie de reconstituer l'ambiance régnant en Nouvelle-Zélande (nommée ainsi d'après la province hollandaise de Zeeland), dans les années 50 et 60, un pays en pleine construction, et non en reconstruction, comme la Hollande. "Bride Flight" fut le film hollandais le plus cher jamais réalisé. L'histoire de ce vol était bien connu et concernait une période particulièrement chargée d'émotion pour le peuple néerlandais. A part cela, il n'a vraiment d'intérêt pour l'aérocinéphile, que par la présence inattendue d'un très bel avion, un DC-6 parfaitement restauré. En 2013, 157 exemplaires de cet avion qui fit son premier vol il y a 67 ans, aurait survécu, dont 46 sont encore en état de vol.

 

Les avions du film :

Au début du film, on voit décoller de l'aéroport d'Auckland, l'ATR 72-212A "ZK-MCP" (c/n 624) de Mount Cook Airlines, une filiale d'Air New Zealand, basée à Christchurch.

L'avion hollandais de la course Londres-Christchurch était le DC-6A de la KLM, "PH-TGA" (c/n 44076), baptisé "Dr. Ir M. H. Damme", livré à la compagnie, en juillet 1953, soit deux mois avant le départ de la course. Il porte marqué sur le fuselage, au-dessus des hublots, "De Vliegende Hollander" (le Hollandais volant) à droite et "The flying Dutchman" à gauche, comme tous les avions de la compagnie néerlandaise. C'était un avion cargo muni de deux grandes portes de chargement, à l'avant et à l'arrière, et d'un plancher renforcé. Il avait néanmoins conservé ses hublots et avait été équipé de sièges. Reimmatriculé, en février 1954, "PH-DFA", il finit sa carrière à la KLM, en 1960. Il fut alors vendu aux USA, à Nevada Aero Traders (N6574C) et loué à Trans American Airlines, puis, en août 1960, à Great Lakes Airlines, en juin 1961, à Trans Alaska Airlines et, en décembre, à Admiral Airways Lac Supérieur. En 1963, il fut acquis par Twentieth Century Aircraft, puis en juin 1964, par Zantop, qui devint, en 1966, Universal Airlines, et en 1969, par Boreas Corporation. En 1970, l'avion fut cédé à Span East Airlines et reimmatriculé (N611SE), puis à Quanama West Indies. En août 1971, le DC-6 est acquis par ALCON  (Aerolineas Comerciales Nacionales), une compagnie bolivienne (CP-947) et baptisé "El tigre". Le 6 février 1974, il fut accidenté à l'atterrissage, à San Juan, où il fut ferraillé.

Les images du vrai "VH-TGA" sur des films d'actualités, sont mélangées à celles, en noir et blanc, d'un autre DC-6 qui joue son rôle. Ce dernier est un DC-6B qui diffère du DC-6A, par un nez plus pointu, des hélices munies de casseroles et l'absence de portes cargo. Il pouvait transporter 54 passagers dans une cabine pressurisée. C'est un avion anglais "G-APSA" (c/n 45497), qui, lui aussi, a eu une longue carrière.

Il fut d'abord acquis en juin 1958, par Maritime Central Airways, une compagnie canadienne, et immatriculé "C-FMCK". Puis il passa chez Eagle Aviation Ltd, en Angleterre (G-APSA). En 1964, il fut racheté par Saudi Arabia Airlines (HZ-ADA), puis donné à la compagnie du Yémen du nord, Yemenia (4W-ABQ), en 1971. Il fut un temps stocké à Sana'a. En 1987, il devait opérer au Libéria (avec le matricule EL-AJD), mais fut finalement affrété par la compagnie anglaise Instone Air Line (alias Air Atlantique) et il retrouva son ancien matricule G-APSA. En 1997, il fut loué par RVL Aviation et finalement acquis par Air Atlantique, et basé à Coventry, en 2007, peu avant le tournage du film. En 2012, il est acquis par Instone Air Services, et vole sous les couleurs de British Eagle International Airlines. En décembre 2012, il est acheté par la société "G-APSA Ltd.".

Sur l'aéroport de Christchurch, le Douglas DC-3 dans lequel embarque Marjorie, qui rentre en Hollande, porte la livrée de l'ancienne compagnie néo-zélandaise NAC (National Airways Corporation) avec le nom de "Kotare" et "Skyliner" sur la dérive. Il a une fausse immatriculation civile "NZ3545" qui est, en fait, un matricule militaire des forces aériennes néo-zélandaises. Sa vraie immatriculation est "ZK-DAK" et cet avion n'a jamais servi dans l'armée néo-zélandaise.

C'était un ancien Douglas C-47B-10-DK (c/n 15035/26480, s/n 43-49219) de l'USAAF construit en 1943, qui, après avoir servi aux USA et aux Bermudes, fut basé à Ashiya au Japon, en juillet 1950, où il servit au sein du 21st Troop Carrier Squadron, pendant la guerre de Corée. Puis, il fut livré, à Philippine Air Lines (PI-C486) qui l'exploita sur la ligne Manille-Hong Kong. Il fut employé ensuite par Papuan Air Transport de Port Moresby (VH-PNM), en Nouvelle-Guinée. En juillet 1970, la compagnie changea de nom et devint Ansett Airlines of Papua New Guinea Pty Ltd, puis en 1972, Ansett (PNG) Pty. L'avion fut loué à la société Bush Pilots en 1972, qui l'acheta en mars 1974, pour l'exploiter sous le nom d'Air Queenland à partir de 1982. Deux ans plus tard, il fut reimmatriculé "VH-SBT" et acquis par le Mackay Air Museum. En mars 1987, il devint la propriété du Warbirds DC-3 Syndicate qui l'envoya à Auckland, où il fut immatriculé ZK-DAK. Puis il connut plusieurs propriétaires: Flightline Aviation en 1990, Flightline Aeronautical College, en 1992, Pionair Adventures, en 1998, Leslie Aviation., puis, Future Flight, en 1999, cette dernière association devenant Flight 2000, en 2002. En octobre 2006, l'avion fut repeint comme un C-47 du Squadron 42 de la RNZAF, avec le code "NZ3546", ayant appartenu à un autre C-47.

A coté de ce C-47, on aperçoit le Piper PA-18 Super Club "VH-BTM" (c/n 18-5972) qui appartenait, en 2008, à la New Zealand Flying School de Christchurch. Après la fermeture de cette école, il fut vendu à Cronin Developments Ltd, basé à Rangiora, en juillet 2009.

Enfin, à "Karachi", on entraperçoit dans un coin de hangar, un hélicoptère Bell 47G non identifiable.

 

 Christian Santoir

 *Film disponible sur amazon.fr

 

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