BOMBARDIER B-52
Vo. Bombers B-52
Année : 1957
Pays : Etats-Unis
Durée : 1h 46 min.
Genre : Drame
Réalisateur : Gordon Douglas
Scénario : Irving Wallace
Histoire originale : Sam Rolfe
Acteurs principaux :
Musique : Leonard Rosenman
Photo : William H. Clothier
Conseiller Technique : Major Benjama R. Ostling, USAF, Robert Irving.
Producteur : Richard Whorf
Compagnie productrice Warner Bros. pictures
Aéronefs :
- -Boeing B-52B
- -North American F-86E Sabre
- -Republic F-84F Thunderstreak, extr. de film
- -Sikorsky SH-19B
Notre avis :
« Bombardier B-52 » est le second film traitant du bombardement stratégique américain, après « Strategic Air Command » paru en 1955. Il a pour sous titre « No sleep till dawn » (pas de sommeil jusqu’à l’aube..) car il évoque le travail, souvent éreintant, des équipes au sol, chargées d’entretenir de jour comme de nuit, les bombardiers du SAC. Sans mécanicien, pas d’avion et pas de mission. Le rôle de la maintenance devient de plus en plus crucial, alors que les appareils deviennent de plus en plus complexes, avec une électronique de bord de plus en plus sophistiquée. Ce second volet sur le SAC est donc consacré aux sans noms, aux sans grades, qui travaillent sans relâche pour que «les avions soient prêts, afin que personne n’ose attaquer le pays », comme l’explique le sergent Brennan, alias Karl Malden. C’est aussi un film à la gloire de l’appareil de Boeing, le B-52, qui arrive dans les unités à partir de juin 1955. Cet avion remplaça progressivement le B-47 qui ne fut retiré du service qu’en 1960.
Chuck Brennan est un chef d’équipe expérimenté qui a fait la seconde guerre mondiale. En Corée, il retrouve par hasard une vieille connaissance, le lieutenant, maintenant capitaine, Herlihy, un homme qui lui est fortement antipathique. Six ans plus tard, alors qu’il est affecté dans une escadrille de B-47, il rencontre de nouveau Herlihy qui est colonel et vient d’être nommé commandant de l’escadrille. Brennan décide alors de partir à la retraite, d’autant qu’un de ses amis lui propose un emploi bien payé dans le privé, et que sa fille Lois ne semble guère apprécier d’être la fille d’un «mécano ». Le colonel essaie de retenir Brennan qui est un homme de valeur et dont le SAC a besoin. Il lui explique que la mise en service du nouveau B-52 va demander des hommes très compétents et que sa place est à ses côtés. Par amour pour son travail, Brennan accepte de rester encore un peu pour former les nouvelles équipes de maintenance, avant de partir. Mais quand le colonel commence à courtiser sa fille, il remet sa démission sur la table. Bien qu’il s’agisse d’une affaire privée, le général Acton signifie à Herlihy qu’il doit absolument s’arranger pour que Brennan reste. Herlihy décide donc de ne plus revoir Lois. Brennan est appelé à faire des vols d’essais avec le colonel. Un jour, il répare en vol le train avant qui ne veut pas sortir. Quand, l’équipage du colonel fait une mission aller et retour en Egypte, Brennan est du voyage. Après un vol sans histoire, alors que l’avion approche de sa base, le feu prend dans une console électronique nouvellement installée. Il ne peut être maîtrisé, et le colonel ordonne à l’équipage de s’éjecter. Brennan voudrait rester dans l’avion, mais Herlihy actionne la commande d’éjection de son siége ! Le colonel réussit à poser l’appareil à temps. On a récupéré l’équipage sauf Brennan. Herlihy qui participe aux recherches le retrouve dans une zone peu accessible et reste avec lui, car il est blessé, en attendant les secours. Cet intermède leur permet de discuter, et Brennan s’aperçoit que Herlihy n’est pas ce play boy, cet homme superficiel qu’il s’était imaginé. A l’hôpital, il lui donne la permission de revoir sa fille et décide de rester dans l’USAF, sa vraie famille. Par la fenêtre de sa chambre, il aperçoit de jeunes recrues descendant d’un bus, futurs mécanos qui vont assurer la relève.
Comme dans « Strategic Air Command », le film a deux thèmes principaux, le devoir, les rigueurs du service, et l’arrivée de nouvelles armes sous la forme du B-52 « Stratofortress ». Heureusement le B-52 est là pour sauver le film qui est le seul à mettre en scène cet appareil. Cet avion de 240 tonnes est filmé sous tous les angles possibles : de la dérive, avec le déploiement du parachute de freinage, jusqu’au logement du train d’atterrissage. Mais les vues de l’intérieur semblent reconstituées en studios. Cinquante ans plus tard, cet avion increvable est toujours présent sur tous les fronts, et sa mise à la retraite n’est pas pour demain.. Sinon, le petit drame familial qui tient lieu de fil conducteur à l’histoire, est assez banal. Quel père apprécie vraiment le petit ami de sa fille ?
Les avions du film :
Le tournage eut lieu à la base de Castle (CA) avec les B-52B du 93rd Heavy Bombardement Wing dont faisait partie le 329th Bomber Squadron dont le colonel Herlihy est censé prendre le commandement. Le 93th BW fut la première unité à recevoir ce type d’appareil le 29 juin 1955. On voit également de nombreux autres exemplaires des premières versions à dérive haute du B-52, dont les tout récents B-52E filmés sans doute à la base de March (CA). Les vingt quatre minutes de scènes aériennes nous donnent l’occasion d’admirer le B-52B (dont le s/n 43-373), si lourdaud au sol, et si gracieux dans les airs. On remarquera son décollage. Contrairement aux autres appareils, il décolle à plat avec le nez légèrement baissé à cause de la forte cambrure de son aile, avec les volets sortis. On a droit, comme dans « Strategic air commmand », à la séance d’évacuation de l’appareil. Alors que les pilotes s’éjectent vers le haut, le navigateur et l’opérateur radar situés sur le pont inférieur, s’éjectent vers le bas. Mais les instructeurs et le mitrailleur arrière (qui fut supprimé sur les modèles ultérieurs) devaient se jeter dans le vide. Pour ce faire, le mitrailleur larguait sa tourelle, et sortait par l’ouverture béante ainsi créée dans le fuselage ! Cela marchait plutôt bien. Notons que l’éjection vers le bas ne pouvait se faire en dessous de 200 pieds (65 m). Le B-52 est ravitaillé en vol par un Boeing KC-97 G qui allait être remplacé rapidement par le Boeing KC-135, la vitesse du KC-97G étant trop juste pour ravitailler un jet. Le pilote du bombardier devait parfois descendre le train pour augmenter la traînée, et réduire ainsi sa vitesse.
Au début du film, le capitaine Herlihy descend de son North American F-86E Sabre portant sur la dérive les damiers du 51st Fighter Interceptor Wing en Corée et le serial "51-2793". Il fut plus tard affecté au 35th FW, puis au 151st Consolidated Aircraft Maintenance Squadron/151st FIG, de Salt Lake City (UT). En mars 1959, il fut stocké au MASDC (AZ).
Le « MIG-15 » abattu n’est autre qu’un Republic F-84F tout droit sorti de « McConnell story ».
C’est un Sikorsky SH-19B (s/n 53-7513A) du Air Rescue Squadron du MATS, équipé d’un treuil au-dessus de la porte, qui dépose le colonel Herlihy sur la montagne où il va trouver le sergent Brennan. Enfin, au détour d’un hangar, on découvre un Beechcraft C-47.
Christian Santoir
*Film disponible sur amazon.fr
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