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BARRY SEAL : AMERICAN TRAFFIC

 

BARRY SEAL : AMERICAN TRAFFIC

Vo. American made

 

Année : 2017
Pays : Etats-Unis
Genre: action
Durée : 1 h 55 min.
Couleur

Réalisateur : Doug LIMAN
Scénario : Gary SPINELLI

Acteurs principaux :
Tom CRUISE (Barry Seal), Domhnall GLEESON (Monty Schafer), Sarah WRIGHT (Lucy Seal), Jesse PLEMONS (Sheriff Downing Caleb), Landry JONES (JB), Lola KIRKE (Judy Downing), Jayma MAYS (Dana Sibota)

Musique : Christophe BECK
Photographie : César CHARLONE
Producteurs : Brian GRAZER, Brian OLIVER, Tyler THOMPSON,  Doug DAVISON, Kim ROTH
Compagnies poductrices : Universal Pictures, Cross Creek Pictures, Imagine Entertainment

Aéronefs :

  • - Aero Commander 681, en arrière plan
  • - Beechcraft A36 Bonanza, N7707R
  • - Bell 212
  • - Cessna 414 Chancellor, "N877XL" / N414MM
  • - Cessna C500/501 Citation I SP, N129ZM
  • - Cessna 150, N6468T, en arrière plan
  • - Cessna 560 Citation V, N100SY, en arrière plan
  • - Cessna 310, N638R, en arrière plan
  • - De Havilland DHC-6-300, en arrière plan
  • - Eurocopter AS350B2, HK-4249
  • - Fairchild C-123K Provider, N22968
  • - Hawker Beechcraft Corp. C90GTx King Air, N230BK
  • - Piper PA-30 Twin Comanche, N7866Y
  • - Piper PA-60/Smith Aerostar 600, N164HH
  • - Piper PA-30 Twin Comanche, N8226Y, en arrière plan



Notre avis :

Ce film a pour principal personnage Adler Berriman Seal, plus communément appelé, "Barry Seal", un pilote américain trafiquant de drogue, dont l'histoire réelle dépasse tout ce qu'aurait osé imaginer un scénariste. Le trafic de drogue a inspiré de nombreux films d'action ou des séries TV, mais ici, il s'agit plus de la biographie d'un trafiquant célèbre qui a été le sujet de trois livres (dont :"Smuggler's end. The life and death of Barry Seal" écrit par l'ancien agent du FBI, Del Hahn-2016), et de nombreux articles, dans les journaux ou sur le net, ainsi que d'émissions télé. En 1991, un téléfilm où Denis Hopper incarne Seal, lui avait été consacré : "Trahison/Doublecrossed". En 2016, dans le film "The infiltrator", Barry Seal, sous les traits de Michael Paré, fait une brève apparition.

L'histoire commence à la fin des années 70, quand Barry Seal est un pilote de ligne chez TWA. C'est alors qu'il est contacté par un agent de la CIA, Monty Schafer. Ce dernier lui signale qu'il sait qu'il se livre à un petit trafic de cigares qui pourrait lui coûter sa place, s'il le dénonçait. Pour le prix de son silence, Schafer lui propose de faire des missions de reconnaissance photos clandestines, au dessus de l'Amérique centrale, arec un petit bimoteur très rapide qu'il va lui fournir. Ces missions lui rapportant beaucoup, Seal démissionne de la TWA à l'insu de son épouse, Lucy. Plus tard, Schafer demande à Seal de servir de courrier entre la CIA et le général Noriega, au Panama. Lors d'une mission à Medellin, le cartel de la drogue lui demande de passer de la cocaïne, lors de ses vols retour vers les USA. Vu l'énorme rémunération, Seal accepte et convoie la drogue jusqu'en Louisiane. Si la CIA ferme les yeux sur ce trafic, la DEA, le traque. Pour éviter des ennuis, Schafer fait déplacer Seal et sa famille vers une petite ville, située au fond de l'Arkansas, Mena. Plus tard, Schafer demande à Seal de livrer des rames au Contras nicaraguayens, au Honduras. Seal se rend compte rapidement que les Contras ne sont pas sérieux et vendent les armes au cartel de la drogue. Un jour, le jeune frère de Lucy, JB, un vrai pique-assiette, apparait. Sans travail, Seal l'embauche dans sa compagnie aérienne pour de petits boulots, mais il se met à voler de l'argent à Seal, et il le dépense ostensiblement ; il finit par être arrêté par la police. Libéré, Seal veut l'éloigner, mais la voiture de JB explose ! Le cartel de la drogue avait piégé la voiture, de peur qu'il ne devienne un indic...La CIA met fin à ses relations avec Seal et le laisse arrêter par le FBI, et la DEA. Seal échappe à la prison en acceptant un marché avec la Maison Blanche. Le général North veut obtenir des preuves photographiques de l'implication des Sandinistes dans le trafic de drogue. Seal les obtient, mais la Maison Blanche et le président Reagan les montrent à la télé. Sur l'une d'entre elles, Seal apparait clairement ! Il est arrêté de nouveau peu après, mais il est condamné à une faible peine, 1000 heures de travail pour l'Armée du Salut. Bien qu'il change de chambre toutes les nuits, les assassins envoyés par Pablo Escobar et le cartel, le localisent et l'abattent. La CIA saisît dans sa voiture tous les papiers de Seal l'impliquant dans le trafic de drogue. Schafer se consacre maintenant à une nouvelle opération appelée "Iran-Contra"...

La légère peine pénale de Barry Seal, prononcée à Bâton Rouge, était en fait une vraie condamnation à mort, d'autant que l'on savait que le cartel de Medellin avait lancé un contrat contre lui. Mais Seal refusa d'être couvert par le système de protection des témoins, le jugeant trop contraignant. Il ne bénéficia donc d'aucune protection policière et n'avait même pas le droit de porter une arme en tant que condamné. Il pensait, comme d'habitude, pouvoir s'en sortir seul...

Enfin, précisons qu'il y eut d'autres "Barry Seal", à la même époque, comme Frederik "Rik" Luytjes, un pilote trafiquant de cocaïne, devenu, lui aussi, un informateur de la DEA. Il importa plus de cocaïne aux USA que Barry Seal.

Ce film a été fait sur mesure pour Tom Cruise (qui nous montre ses fesses à plusieurs reprises...) , le scenario semblant être tout à fait secondaire. Mais là, il n'est plus un pilote de chasse de "Top Gun", mais, à 55 ans, un pilote de transport. Tom Cruise, un pilote privé expérimenté, s'est beaucoup investi dans le tournage, en convoyant un avion des Etats-Unis jusqu'à Medellin et en effectuant lui-même plusieurs scènes aériennes, parfois en compagnie du réalisateur, Doug Liman, un autre pilote privé. Ce dernier ne s'est pas attaché à l'exactitude des faits, mais a voulu mettre en valeur le coté extravagant et scandaleux de Barry Seal qui avait déclaré, lors d'une interview télé, qu'il adorait son "travail", qui était une façon de vivre pour lui, et qu'il voulait continuer à le faire, sans se soucier le moins du monde de ce que l'on pouvait penser de lui. Remarquons, en outre que Tom Cruise ne ressemble en rien au vrai Barry Seal, un homme de courte taille, plutôt obèse (120 kg), que les Colombiens appelaient "el Gordo" (le gros)... Cette tragi-comédie ne tient donc pas compte des faits réels, ou d'une façon très approximative. Doug Liman décrivit le film comme "a fun lie based on a true story". Tout est dit.

Barry Seal n'aurait pas été contacté par la CIA, pour la première fois, alors qu'il travaillait chez TWA, mais bien avant, selon son propre témoignage. Il affirma qu'il avait mené des opérations clandestines pour différentes agences gouvernementales, dès la fin des années 50, quand il était membre de la Civil Air Patrol, à la Nouvelle Orléans. Il livra ainsi des armes à des anticastristes, pour la CIA, mais aussi au Vietnam, quand il était chez TWA. Mais sa coopération avec la CIA n'a jamais été avérée, contrairement à ses liens avec la DEA.

Seal ne démissionna pas de TWA, mais fut mis à la porte, en 1974, à cause d'un faux congé maladie, utilisé pour effectuer un trafic d'armes. Il avait déjà été arrêté en 1972, par les douanes américaines pour avoir livré 700 kg d'explosifs à des anticastristes, au Mexique.

Monty Schafer est un personnage fictif qui représente à lui seul, les divers agents de la CIA (ou plutôt de la DEA) avec lesquels Seal était en relation. Il n'avait pas de contact direct avec les dirigeants du cartel de Medellin et ne rencontra Pablo Escobar et les frères Ochoa, qu'en 1984, quand il travailla pour la DEA, après avoir été arrêté.

Les liens entre Seal et le cartel de Medellin ne commencèrent pas après qu'il ait été kidnappé à l'aéroport de Medellin, comme dans le film, mais quand il rencontra en prison, un pilote qui travaillait pour Ochoa, après avoir été condamné lui-même à 9 mois de détention, pour trafic de drogue, en 1979.

D'autre part, Seal ne se crasha jamais, en zone urbaine, une des principales scènes du film.

Enfin, le personnage de la blonde Lucy s'inspire vaguement de la brune Deborah, la troisième et dernière femme de Seal, avec laquelle il eut trois enfants.

Le tournage commença le 27 mai 2015, en Géorgie, dans les comtés de Cherokee (à Ball Ground), Clayton, DeKalb, Fulton, Gwinnett, Morgan et Pickens, mais aussi en Colombie, à Medellin et Santa Marta. Les aéroports sur lesquels furent filmées certaines scènes, étaient celui du Cherokee County airport (GA), qui tint lieu de celui du Mena Intermountain Regional airport (AR) et où l'on voit le hangar de "Rich Mountains Aviation Inc.", une société qui entretenait et modifiait les avions pour Seal (ajout de réservoirs supplémentaires, redimensionnement des portes de soutes, ajout de moyens de navigation dernier cri...). Ce hangar, situé à gauche de la piste 23, n'existe plus en 2017, et a fait place à un parking pour avions. Cet aéroport servit également de doublure à celui de Los Brasiles, à Managua (Nicaragua). Notons que le film devait d'abord s'appeler "Mena". En Colombie, le tournage eut lieu sur l'aéroport international Enrique Olaya Herrera de Medellin, et sur l'aéroport international Simon Bolivar de Santa Marta, où Seal livre des armes, vers la fin du film. Il faut ajouter une piste d’atterrissage, située au milieu d’une plantation de bananes, au sud de la ville d’Orihueca, qui servit de doublure, pour Haïti et le Nicaragua, et une autre petite piste en herbe, située à Santa Fe de Antioquia, utilisée effectivement par le cartel de la drogue. En 2015, ce terrain privé, était désaffecté et la production dut obtenir l'autorisation des autorités colombiennes, pour y atterrir, après l'avoir remis en état. Notons qu'à Santa Fe de Antioquia, il y avait, autrefois, un terrain public, non contrôlé, avec une piste en dur (18/36, de 1200 m), accessible à de petits jets. Elle a été progressivement recouverte par un lotissement, à partir de 2006.

Ce film est donc à recommander aux aérocinéphiles, car son scenario est centré sur un pilote, passionné d'aviation dès le plus jeune âge, il est réalisé par un pilote et le personnage principal est joué par un acteur qui est aussi un pilote confirmé. What else ?


Les avions du film :

Les avions que pilote Barry Seal chez TWA, sont difficiles à identifier. Les vues du cockpit, ont été prises à Atlanta, dans le simulateur de vol d'un Boeing 737-200, du musée de Delta airlines; mais on voit atterrir (sur une image d'archive) un Airbus A.300 d'Eastern Airlines ! Il y a aussi tout une file d'avions en attente, au moins neuf, vus de trop loin, dont le premier est un Boeing B.737. Quand Seal abandonne son copilote dans le cockpit et s'éloigne de l'avion, il s'agit clairement d'un Airbus A320 (en image de synthèse ?), un type d'appareil qui ne fera jamais partie de la flotte de TWA...Au passage, on note que Seal pilote avec la porte du cockpit ouverte, ce qui lui permet d'observer les passagères, mais, même avant les attentats du 11 septembre, les portes du cockpit restaient fermées, sans être verrouillées toutefois. De plus, ce ne sont pas de fortes turbulences (même provoquées par le pilote...) qui déclenchent la sortie des masques à oxygène.

Les appareils suivants, contemporains des faits, furent trouvés par Fred North, le coordinateur des scènes aériennes. 

L'avion que Seal reçoit de Schafer est un Piper PA-60/Smith Aerostar 600, immatriculé "N164HH", ce qui correspond à sa vraie immatriculation. Cet avion, construit en 1969 (c/n 60-0012) appartenait depuis 2015, à la société californienne Heliblack basée à Van Nuys. Quand il atterrit plus tard, dans une rue, il porte le faux matricule "N2193G" qui fut porté par un Cessna 182A, entre 1968 et 1970, puis, par un Mooney M20M, depuis juin 2017. Autant que l'on sache, Barry Seal ne pilota jamais ce genre d'avion, qui est effectivement très rapide, relativement spacieux, mais délicat à piloter. On remarque que dans le film, l'avion vole presque tout le temps avec 10 degrés de volets sortis, sans doute pour mieux être filmé par un hélicoptère.

On voit Seal, dans le cockpit, utiliser un appareil LORAN portable (de marque Ray Jefferson 680/ADF), un instrument de radionavigation capable de le guider à quelques milles de sa destination, tout en lui fournissant sa position exacte. Le LORAN est, depuis plusieurs années, concurrencé par le GPS, beaucoup plus précis. Les avions de Seal étaient effectivement équipés des équipements de radionavigation, les plus récents, au point, qu'au parking, à Mena, leurs tableaux de bord étaient parfois recouverts d'une toile, afin que l'on ne puisse les voir...

La scène où Seal décolle d'une piste au milieu de la forêt, qui est le petit terrain de Santa Fe de Antiquoia, et décolle en touchant des arbres, est totalement irréaliste; là, on n'est plus en Colombie, mais à Hollywood ! Les branches ayant endommagé les hélices et le bord d'attaque des ailes, l'avion aurait donc dû "aller au tapis", ce qu'il fit d'ailleurs, mais à la fin du tournage...

Le 11 septembre 2015, alors que l'avion avait décollé du petit terrain de Sant Fe de Antiquoia, pour rejoindre Medellin (un vol d'un quart d'heure), il s'écrasa dans la montagne, non loin de San Pedro de los Milagros (à 39 km au nord de l'aéroport de Medellin), soi-disant à cause d'une mauvaise météo. Il y eut peut-être, aussi, une faute de pilotage. Rappelons que le vol en montagne, en zone tropicale, où l'air, en fin de journée, est très turbulent, et la météo très instable, demande un minimum d'entraînement; on était, ici, loin des plaines de la Géorgie ou de la Floride. Un pilote colombien, habitué des lieux, déclara qu'il n'aurait pas décollé ce soir-là, mais, apparemment, les occupants de l'avion étaient pressés de quitter la jungle pour rejoindre le confort de leurs hôtel à Medellin. L'avion percuta la montagne alors qu'il tentait de franchir une ligne de crête. Les occupants de l'avion étaient trois pilotes ayant participé au tournage, un Américain d'origine vénézuélienne, Carlos Berl, et Alan Purwin, le président d'Helinet Aviation de Van Nuys (CA), une société spécialisée dans la surveillance vidéo. Purwin était régulièrement sollicité par Hollywood, qui appréciait son expertise dans les prises de vues périlleuses. Le seul survivant fut un des pilotes de l'avion (avec Berl), Jimmy Lee Garland, qui doubla Tom Cruise lors de certaines scènes aériennes. Il fut grièvement blessé et restera paralysé des membres inferieurs. Il dirigeait S&S Aviation, la compagnie gestionnaire de l'aéroport de Cherokee county et chargée de l'entretien de l'Aerostar.

Les autres avions du film sont ceux employés par Seal et ses pilotes :

Il y a un Cessna 414 Chancellor, blanc et rouge (piloté par Tom Cruise), portant le faux matricule "N877XL" qui est celui d'un hélicoptère Eurocopter AS350 B3 de la société Heliblack, propriétaire du PA-60 Aerostar. Cet avion appartenait à S&S Aviation. Construit en 1972, immatriculé "N414MM" (c/n 414-0365), il connut plusieurs propriétaires, au Delaware, puis en Géorgie, avant d'être acquis par S&S Aviation, en août 2013. En septembre 2016, il fut vendu à la compagnie de transport charter Whitecap Holdings Llc. de Cartersville (GA).

Un des pilotes de Seal (appelés les snowbirds...), amateur de bière, pilote un Beechcraft A36 Bonanza (N7707R, c/n E-100) de la société AAA Solutions Inc  d'Alpahretta (GA). Construit en 1931, ce Bonanza fut immatriculé dans l'Ohio et en Californie. Il fut piloté dans le film par Wes Dixon (non cité dans le générique), un pilote de la compagnie régionale Endeavor Air. En décembre 2015, il fut vendu à Fl072 Aviation Llc. de Brentwood (TN). On voit Seal secouer l'aile de cet avion, en plein vol, avec son Aerostar, quand son pilote s'est endormi...

Un autre pilote de Seal, un surfer, est devant un Piper PA-30 Twin Comanche (N7866Y, c/n 30-049) qui, lui, porte son vrai matricule, au nom d'une école de pilotage, la Superior Flight School Inc. de Kennesaw (GA). Il en est de même d'un vieux Cessna 150, construit en 1960, immatriculé N6468T (c/n 17868) apparaissant, très partiellement, derrière un autre pilote (dont le cou est entouré par un boa !). Cet avion apparait avec la queue soulevée, car c'est un tail dragger. Depuis 2016, il appartient à la société Flying Squirrels Llc. de Marietta (GA).

Un Cessna 560 Citation V, vu dans un hangar de "Mena", peu avant l'arrestation de Seal, porte le faux matricule "N100SYI", en fait "N100SY" (c/n  560-0054), au nom de la société géorgienne Aerotap Aviation.

Le plus gros appareil du film est un Fairchild C-123K Provider portant le numéro "664" et le code "AH" sur la dérive. Cet avion (s/n 54-664, c/n 20113, N22968) appartient à l'association "Air Heritage Incorporated" de Beaver Falls (PA). En 1972, il avait été transféré à la force aérienne thaïlandaise. Il sera retourné au MASDC (Military Aircraft Storage and Disposition Center) de Davis-Monthan, en 1981, et immatriculé "N22968", en 1996. On le voit atterrir sur l'aéroport international Simon Bolivar de Santa Marta (Colombie). Le même avion apparut dans le film "X-men : days of future past" en 2014. Le C-123 fit bien partie de la flotte de Seal, dont le C-123K "N4410F", surnommé "The fat lady"...

Derrière lui, sur le terrain de "Mena" (Cherokee county airport), on voit un Piper PA-30 Twin Comanche (N8226Y, c/n 30-1256) appartenant à un pilote local.

Ces avions sont contemporains des "exploits" de Seal, mais ne sont pas exactement les mêmes que lui et ses pilotes utilisaient.

Un des premiers avions de Seal fut un Beechcraft D-18S (N651B), acquis en 1980, au Honduras; depuis 2012, il est parqué, sans ses moteurs, au Beaumont Hotel Airport (KS). Seal avait deux Piper PA-63-16310 Navajo Panther "N7409L" et "N62856", trois Piper PA-34-200T Seneca II, "N8275T", "N8049Z" (ou N80482, ou N86492...) et "N8658E". Ces avions étaient en double ou triple exemplaire, de décoration identique, pour mieux les échanger et brouiller leur identification. Bien que le "N8658E" ait été détruit par accident en Arkansas, près de Mena, le 20 février 1985, il figure toujours sur les registres de la FAA, avec le nom de son propriétaire, Seal Adler B., habitant Bâton Rouge, en Louisiane...Ce dernier avait également, un Lockheed 18/PacAero Learstar "N513V", détruit en Colombie, au décollage,  en mai 1984 (mais toujours inscrit à son nom sur les registres de la FAA), un Fairchild C-123K (N4410F, s/n  52-5792), appartenant au marchand d'avions, Harry Doan de Daytona Beach (FL), et échangé en juin 1984, contre un Swearingen SA-226TB Merlin 3B (N1012T); il fut descendu en octobre 1986, par les Sandinistes. Seal avait également un Learjet 23 "N13SN", acquis en 1984, un Convair HC-131A Samaritan, "N5575A", ainsi qu'un Grumman Albatross (saisi par la police en 1984, à Mena). Il faut également ajouter son avion personnel, un petit Maule M-7, un avion STOL très pratique pour fréquenter de petites pistes discrètes... Seal loua également deux Beech B200 Super King Air, "N6308F" (loué à Ken Miller Aircraft, aujourd'hui N239JV) et "N1860B" (aujourd'hui N48Q). Cette liste est loin d'être exhaustive et il faudrait y ajouter des hélicoptères, dont un Hughes 500 (N2834X) qu'il échangea contre le Swearingen Merlin 3B de Jorge Ochoa...

La DEA pourchasse Seal avec un jet Cessna C500/501 Citation I SP (N129ZM, c/n 501-0060) appartenant en réalité, depuis 2014, à la société ZMG Aviation, basée en Alaska. Construit en 1978, il eut neuf propriétaires différents aux USA et différents matricules (N435CC, N500ZC, N5737, N573L, N11TM). Vers la fin du film, c'est le même avion qui emmène Seal à Washington DC (en fait il alla à Washington, le 25 mars 1984, avec son Learjet et de son propre gré). Ce type d'avion fut effectivement utilisé par la DEA pour des missions de surveillance.

Un Hawker Beechcraft Corp. C90GTx King Air, portant les marques de "U.S. Customs and Border Protection" (un organisme crée en 2003...) rattrape Seal et lui ordonne d'atterrir.  Ce type de King Air, perfectionné (winglets, glass cockpit, nouveaux moteurs...) ne sortit qu'en 2010. A l'époque de Seal, cette administration utilisait des Beech 200 King Air, livrés en 1981 et toujours en activité. Le King Air  du film (N203BK, c/n LJ-1988) appartenait à la société immobilière Jps Properties Llc. de West Monroe (LA), depuis 2011. Il avait été immatriculé "N6388H" auparavant. Il fut exporté en Allemagne en juin 2017 (D-ILMP).

Au sol, plusieurs appareils apparaissent, pas toujours en entier :

Un Cessna 414 Chancellor, dont on ne voit que la porte ouverte, mais son matricule est bien visible : "N1648H"; il  est faux, puisqu'il appartient à un Piper PA-28...Sur un parking, on voit, de loin, un autre Cessna 414, tout blanc, avec le faux matricule "N1648TI", autrement dit "N1684T", appartenant à la société de transport, Boyzair de Hunstville (AL).

Sur un terrain colombien, on transforme une immatriculation locale (HK-4911), celle d'un Piper PA-34-200T (c/n 34-8070082), filmé sans doute à Medellin, en une immatriculation américaine "N86...", qui rappelle celle d'un Piper PA-34 de Seal (N8658E).

Deux Piper PA-39 Twin Comanche de la flotte de Seal, apparaissent (très partiellement) en arrière plan, sur le Cherokee county airport.

Non loin du C-123, est garé un Cessna 310, décoré de façon particulière (ce qui permet de l'identifier), tout rouge, avec un gouvernail jaune, dont le matricule "N638R" a été en partie camouflé. Photographié, le 2 juillet 2015 sur l'aéroport de Cherokee County, il appartenait à un pilote de l'Ohio.

Toujours au sol, au "Salvador", on aperçoit furtivement, en arrière-plan, un Aero Commander 681, et sur l'aéroport de Medellin, un DHC-6-300 Twin Otter, tout blanc, un des trois de la compagnie ADA (Aerolínea De Antioquia), non loin duquel Seal se gare.

En dehors des hélicoptères utilisés pour filmer les scènes aériennes (dont le AS350 "N877XL" d'Héliblack), au moins trois hélicoptères apparaissent dans certaines scènes. On ne parlera pas celui qui, vers la fin du film, lors de l'arrestation de Seal par le FBI, la DEA et la CIA, survole le hangar, par nuit noire, en braquant son projecteur vers l'objectif de la caméra, rendant hasardeuse son identification ! Par contre, en Colombie, le cartel emmène Seal, visiter son terrain d'atterrissage, dans un Eurocopter AS350B2 (c/n 2420) Ecureuil,  tout jaune. Une porte cache, en partie, le logo "ACA" (AeroCharter Andina S.A.) et l'adresse du site internet (www.aca.com.co) de la compagnie colombienne, à laquelle il appartenait au moment du tournage. Cet hélicoptère portait le matricule "HK-4249". Construit aux USA, en 1991, et d'abord immatriculé, "N6037N", il fut exporté en Suisse (HB-XYR), la même année, acquis par Air Grischa AG. En 2013, il partit en Colombie, vendu à Asia Cargo y Holdings Corp. Il sera revendu au Pérou (OB-1886-P). Plus tard, quand la police surgit dans l'appartement du cartel, un Bell 212 (non identifiable) de la Policia nacional survole la terrasse des trafiquants.

Quand Seal survole le golfe du Mexique au milieu des plateformes pétrolières, ce qui ressemble à un Sikorsky S-76 jaune, décolle. Cette scène est étonnante car, Seal volant plus bas que les installations pétrolières, au milieu d'hélicoptères, à quelques mètres au-dessus du niveau de la mer, est pourtant repéré par les radars ! En outre, l'écho de son avion est renseigné sur les scopes, comme s'il avait allumé son transpondeur...


Christian Santoir

*Film disponible sur amazon.fr

 

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